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    • MER 05 JANVIER 2011 À 18:00

    La Master class de Michael Caine

    Que Maurice Micklewhite, né dans le Rotherhithe, un quartier du Sud-Est de Londres, d’un employé sur le marché aux poissons et d’une femme de ménage, soit devenu acteur paraissait déjà une forme de miracle. Mais que Michael Caine, nom tiré du film Ouragan sur le Caine, se soit imposé comme un des plus grands de son temps, réussite sanctionnée par notamment deux Oscars, relève du prodige. Il quitte l’école à l’âge de quinze ans, va d’un petit boulot à un autre avant de partir pour l’armée et de combattre en Corée. De retour à la vie civile, il décroche un emploi subalterne dans un théâtre et finit par monter sur les planches, multipliant les pièces, les tournées et les films de télévision.

    Son accent cockney pourrait lui être un handicap, mais que dire alors de ses lunettes, qui semblent devoir lui interdire toute carrière à l’écran ? Là encore, les barrières s’abattent l’une après l’autre devant lui, il rencontre le succès grâce au rôle de l’agent secret Harry Palmer dans Icpress, danger immédiat (1965) et accède au vedettariat l’année suivante avec Alfie, où il incarne un séducteur impénitent. Par la suite, il enchaîne film sur film, passant sans cesser d’être lui-même d’une grosse machine hollywoodienne qu’il éclaire de son intelligence nonchalante, jamais dupe ni de ce qui lui est proposé ni des raisons qui l’ont conduit à accepter, à des productions d’apparence plus modeste, mais souvent infiniment plus ambitieuses. Il travaille alors avec les plus grands, de Joseph L. Mankiewicz, qui dans un studio londonien l’associe à Laurence Olivier pour Le Limier (1972), à Woody Allen, et Hannah et ses soeurs (1986) lui vaut son premier Oscar, en passant par John Huston, pour la sublime adaptation de Kipling L’homme qui voulut être roi (1975), avec également Sean Connery.

    Avant de reprendre le rôle d’Alfred dans le prochain Batman, sortie prévue en 2012, il vient d’incarner un vieil homme solitaire acharné à venger la mort de son seul ami dans Harry Brown, un premier film annoncé pour janvier. Au fil de ses livres et de ses entretiens, Sir Michael porte sur le métier d’acteur, sur le monde du cinéma et sur lui-même un regard débarrassé de toute complaisance, fort d’une intelligence et d’un humour exceptionnels.

    Pascal Mérigeau

    Critique au Nouvel Observateur, Pascal Mérigeau a publié plusieurs ouvrages sur le cinéma dont “Pialat” (Éd. Ramsay, 2007),“Cinéma : autopsie d’un meurtre” (Éd. Flammarion, 2007) et “Depardieu” (Éd. Flammarion, 2008).

    Durée approximative de la séance : 2h

    COMPLET