Kajillionaire

Voilà vingt-six ans que Theresa et Robert entraînent leur fille unique, Old Dolio, dans leurs délits. Lors d’une arnaque quelque peu improvisée, ils demandent au pied levé à la jolie Mélanie de leur prêter main forte : les certitudes d’Old Dolio, qui avait toujours opéré seule, volent en éclat.

L’artiste protéiforme Miranda July poursuit son exploration des rapports entre les êtres et de leurs dysfonctionnements dans une légèreté absurde tout en trompe-l’œil, où l’étrangeté s’invite dans le prosaïque. À la manière d’un Magnolia, Kajillionaire déclenche une mécanique répétitive pour mieux l’enrayer, à l’image de ce couple si irritant, assimilant leur fille à un outil avant qu’un vent de chaleur et de trivialité ne vienne bouleverser la routine. Subtilement, Miranda July observe les solitudes, la dynamique de la jalousie et du désir tandis que le chaos s’infiltre dans la machine pour faire battre les cœurs. Emportée par son quatuor exceptionnel (et notamment Evan Rachel Wood, méconnaissable) Miranda July signe son œuvre la plus touchante, ode à l’individualité, au renouveau, à l’envol.