Un drôle de festival (2021)

Extension du domaine de l’humour

D’un côté, l’esprit de sérieux, celui des culs plombés dont parlait Nietzsche, ceux dont la gravité revêt nos vies de ses lourdeurs : l’hystérie sociétale, les overdoses narcissiques, les prises de bec inclusives, tout le ramdam de démocraties fantoches masquant l’agonie obscène de l’espèce. De l’autre, le ricanement perpétuel, celui des comiques à la manque, ceux dont la bêtise revêt nos vies de ses lourdeurs : la parodie généralisée, la dictature de la vanne, le chantage de l’émotion, le même ramdam, le même terrain de jeu.

Un seul remède à cette pandémie : l’humour (un truc en voie de disparition, l’infime rhizome voltairien qui sépare l’esprit de la pensée unique, un filet de bave luminescente sur le visage de l’indignation). Ce même humour dont Kundera estime qu’il ne peut exister que là où les gens distinguent encore la frontière entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas. En 2021, le doute est permis. La frontière semble s’évanouir. L’humour reste le dernier rempart et la première arme. Je cite Kundera plutôt que Bigard, mais on peut parier qu’ils tomberaient d’accord là‑dessus. Au moins là-dessus.

Ce Drôle de festival, second du nom, n’est pas un festival exclusivement dédié aux comédies ou au rire, mais bien à l’humour sous toutes ses formes et à destination de chacun·e. Il a une utilité publique, un caractère sanitaire précieux, il est le compagnon de la dernière chance. Cela peut être la vanité d’un super‑héros ringard, le stand-up décomplexé et dégagé, les contrefaçons alternatives de notre système culturel unifié, des idoles de nos enfances discontinues, des podcasts qui ne se prennent pas la tête (mais nous la remplissent), de splendides nanars qui ont oublié d’être cyniques, autant de drôles de rencontres qui allègent l’esprit et dénouent les mornes habitus.

Un drôle de festival, c’est l’omnibus de la singerie, l’antidote du LOL, la vertu de la juste distance. Il y en aura toujours pour trouver ceci ou cela vulgaire, d’autres pour conclure tièdement que « le rire, c’est subjectif ». Mais non, l’humour est bien plus universel que l’amour. Il est en tout cas plus durable. Vous l’aurez bien noté : cet édito n’est pas drôle, le festival qu’il introduit, oui, mille fois oui. Je, tu, vous, nous allons pouvoir en tirer les leçons. Pour l’amour de l’humour. Ou tout comme.

Fabien Gaffez
directeur des programmes du Forum des images

>> Retrouvez ici la bande annonce du festival <<

TARIFS

Ouverture des ventes mercredi 19 mai.
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Séances
Tarif plein : 7 €
Tarif réduit* : 5,50 €
Moins de 12 ans, carte UGC Illimité : 4,50 €
Tarif préférentiel**: 4 €

Gala de clôture
Tarif plein : 15 €
Tarif réduit* : 12 €
Tarif carte Forum Liberté : 10 €

La carte Forum Liberté
Accès à toutes les séances au tarif préférentiel de 4 € pour le détenteur de la carte et ses accompagnants (valable dans la limite de 5 places par séance) 1 carte = 5 €, valable 1 an

* Moins de 25 ans, étudiant·es, demandeur·euses d’emploi, plus de 60 ans, personnes à mobilité réduite.
** Pour les détenteur·rices de la carte Forum Liberté, les accompagnant·es des abonné·es Forum Illimité, les agent·es de la ville de Paris, les étudiant·es TUMO et leurs accompagnant·es


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