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    • MER 19 JUIN 2013 À 19:30

    La Master class de Fanny Ardant

    animée par Pascal Mérigeau

    François Truffaut lui a offert ses premiers grands rôles. Depuis, elle a tourné pour Resnais, Antonioni, Leconte, Costa-Gavras, Berri, Scola, Ozon et bien d’autres. Nommée plusieurs fois aux César, c’est avec Pédale douce de Gabriel Aghion qu’elle décroche celui de la Meilleure actrice en 1997. Fanny Ardant revient sur son parcours à l’occasion d’une Master class exceptionnelle.

    De Pierrette, son personnage dans le film de François Ozon Huit femmes, elle disait qu’elle était impossible à cerner et que tout la faisait rire. Voilà qui lui convenait parfaitement et qui, aussi, la décrit et, un peu, la dessine. Inclassable, Fanny Ardant, voix et diction qui n’appartiennent qu’à elle, allure qui donne à songer à celle des stars hollywoodiennes d’autrefois, celles sur qui les robes étaient cousues directement, tempérament de feu à l’aise dans tous les registres, également celui de la comédie, dans lequel, allez savoir pourquoi, on l’attendait peut-être le moins.

    François Truffaut fut un des premiers à la deviner, à la comprendre, qui fit d’elle notamment La Femme d’à-côté, amante tragique, puis la secrétaire de Vivement dimanche !, qui mène l’enquête pour sauver son agent immobilier de patron (Jean-Louis Trintignant), accusé de deux meurtres et qu’elle aime en secret. Mélodrame et comédie menée tambour battant, déjà elle pouvait tout jouer, elle n’a cessé de le prouver, passant de la restauratrice de Pédale douce,avec à la clef un César de la meilleure actrice, à Maria Callas, qu’elle incarnera aussi sur scène, d’Alain Resnais (Mélo, La vie est un roman) à Antonioni (Par-delà les nuages), de Patrice Leconte (Ridicule) à Ettore Scola (Le Dîner).

    Devenue réalisatrice, elle a en 2009 signé Cendres et Sang et vient de récidiver avec Cadences obstinées, interprété par notamment Asia Argento et Gérard Depardieu, dont elle termine actuellement le montage. Dans Les Beaux Jours, le film de Marion Vernoux qui sort dans les salles le jour même de sa Master class au Forum des images, elle incarne Caroline, blonde dentiste retraitée depuis peu, mariée heureusement en apparence, qui noue avec un homme beaucoup plus jeune qu’elle une liaison sans freins. À la question posée dans la chanson qu’elle interprétait dans Huit femmes, « À quoi sert de vivre libre ? », la Caroline des Beaux Jours répond à sa façon, qui pourrait être bien aussi celle de Fanny Ardant. Pascal Mérigeau

    Critique au Nouvel Observateur, Pascal Mérigeau a publié plusieurs ouvrages sur le cinéma dont « Pialat » (Éd. Ramsay, 2007), « Depardieu » (Éd. Flammarion, 2008) et « Jean Renoir » (Éd. Flammarion, octobre 2012).

    Durée approximative de la séance : 1h30