La Légende de la forteresse de Souram

Des temps anciens. À la frontière de la Turquie et de la Géorgie se construit la Forteresse de Souram. Elle ne pourra être achevée que lorsqu’un jeune homme sera emmuré vivant dans l’édifice.

Incarcéré plusieurs années, réduit au silence par la justice soviétique pendant 15 ans encore, Paradjanov revenait tourner La Légende de la forteresse de Souram, co-réalisé par son fidèle ami Dodo Abachidzé, grâce à l’appui du premier secrétaire du Parti communiste géorgien, Edouard Chevardnadze. La simple commande à la gloire de la Géorgie se libère en une stupéfiante succession de tableaux magiques, majoritairement des plans fixes hypnotiques.
Collagiste de génie, Paradjanov applique sa technique au cinéma, incitant le spectateur à rassembler les fragments pour en établir le sens, ou tout simplement à se laisser ensorceler. Le cinéma de Paradjanov se rêve autant qu’il se regarde.

Conte.
Scénario : Vaja Gigashvili, d’après le roman de Daniel Chonqadze. 
Photographie : Yuriy Klimenko. 
Montage : Marfa Ponomarenko.
Musique : Jansug Kakhidze. 
Production : Sergo Sikharulidze.

Kirill Serebrennikov : « Mon film préféré de Paradjanov, La Couleur de la Grenade, a déjà été diffusé à L’Étrange Festival. Par conséquent nous regarderons La Légende de La Forteresse de Souram. À certains égards, c’est le film visuel absolu. Une explosion de couleurs, une explosion de fantaisie et d’images qui nous brûle fortement, pour toujours. C’est un film qui dit que toute beauté nécessite de la cruauté et donc très souvent du sang et des sacrifices humains. Paradjanov est un artiste, un poète qui pense et parle au public non pas de la manière narrative habituelle, mais par formes visuelles, par images. Ces images sont toujours éclatantes, émotionnelles, significatives et paradoxales. La vie entière de Sergei Paradjanov a été un sacrifice qu’il a fait pour rendre le monde aussi beau que possible. »