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    • JEU 11 AVRIL 2013 À 19:30

    La Master class de Marco Bellocchio

    animée par Pascal Mérigeau

    On dit de ses films qu’ils sont baroques, engagés, subversifs, provocateurs. De fait, créant souvent la controverse, ils ne laissent pas indifférents. Pas plus que leur auteur, Marco Bellocchio. Le cinéaste italien revient sur son parcours, et ses quelques embûches, à l’occasion d’une master class exceptionnelle.

    Du cinéma italien des cinquante dernières années, Marco Bellochio a tout connu, lui qui réalisa en 1965 son premier long métrage, Les Poings dans les poches, qui fit alors grand bruit, pas seulement parce que le héros, incarné par Lou Castel, y faisait basculer sa mère dans un fossé. Cette longévité lui vaut d’apparaître déjà comme un survivant, il est le dernier des grands cinéastes de l’âge d’or de la production italienne. Des turbulences traversées par son pays tout au long de ce demi-siècle, il a fait la pâte de son cinéma, lui qui est né en 1939, à Piacenza, enfant de la guerre et de la Résistance, donc, militant proche des maoïstes dans les années 60, qui garde encore dans ses bureaux romains un grand tableau, une photo représentant l’occupation d’une usine dans une petite ville de Calabre en 1969, sur laquelle des portraits de Mao brandis par les manifestants ont été coloriés au pinceau.

    Cinéaste célébré, invité dans tous les grands festivals (double prix d’interprétation à Cannes en 1980 pour Anouk Aimée et Michel Piccoli dans Le Saut dans le vide), avant que certaine scène audacieuse de son adaptation du Diable au corps (1986) ne fasse scandale. Il connut ensuite une traversée du désert. De cette passe difficile, il s’est contre toute attente relevé, réalisant à compter du début de ce siècle plusieurs films magnifiques, du Sourire de ma mère (2001), passionnante exploration de l’emprise de la religion sur la société italienne, à Vincere (2009), saisissante évocation de l’ascension de Benito Mussolini à travers le portrait d’une de ses femmes, retracée également par une utilisation magistrale des images d’archives. Il y eut aussi le récit sans concessions de l’enlèvement, de la séquestration d’Aldo Moro, Buongiorno, notte (2003), avec Maya Sansa, une de ses comédiennes préférées. Alors que sort en France son nouveau film, La Belle Endormie, avec Isabelle Huppert et Toni Servillo, quelques mois après sa présentation à la Mostra de Venise, Marco Bellochio donne sa master class au Forum des images.

    Pascal Mérigeau

    Durée approximative de la séance : 1h30