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    • DIM 11 OCTOBRE 2009 À 15:30

    La Master class de Jacques Audiard

    Quinze ans après Regarde les hommes tomber, César de la meilleure première oeuvre, Jacques Audiard réalise Un prophète. Récompensé du Grand Prix du Jury au Festival de Cannes 2009 pour ce dernier opus, il est aujourd’hui l’un des cinéastes les plus attendus. Regarde les hommes tomber (1994), Un héros très discret (1996), Sur mes lèvres (2001), De battre mon coeur s’est arrêté (2005) et Un prophète (2009). Ces cinq films dessinent la remarquable trajectoire de Jacques Audiard, également réalisateur de vidéoclips pour les plus grands artistes de la scène rock française : Noir Désir, Louise Attaque, Rodolphe Burger ou Alain Bashung. Fils du dialoguiste et réalisateur Michel Audiard, il débute au cinéma comme monteur avant de se consacrer à l’écriture de scénarios : Mortelle randonnée, Réveillon chez Bob ou Grosse fatigue.

    S’il fait preuve d’éclectisme dans les genres qu’il aborde, des constantes se font jour : atmosphères d’une certaine noirceur, lecture quelque peu désespérée de la condition humaine, humour grinçant et décalé. Avec Regarde les hommes tomber, son premier film en tant que metteur en scène, il signe un road movie sombre et brillant dont Mathieu Kassovitz et Jean-Louis Trintignant tiennent les rôles principaux. Il les dirige à nouveau dans Un héros très discret, l’histoire d’un jeune homme qui, dans l’époque trouble de l’hiver 1944 - 45, s’invente une vie admirable pour obtenir honneur et reconnaissance. Cinq ans plus tard, Sur mes lèvres réunit Emmanuelle Devos et Vincent Cassel. Cette histoire d’amour confirme le talent d’écriture et de mise en scène du cinéaste qui obtient la consécration en 2005 avec De battre mon coeur s’est arrêté, unanimement salué et récompensé par huit César. Sa direction d’acteur transcende Romain Duris dans le rôle d’un jeune pianiste écorché vif, aux prises avec le fantôme de sa mère et un père sans scrupule.

    Avec Un prophète, qui a marqué les esprits à Cannes, Jacques Audiard s’infiltre dans l’univers carcéral et reprend des thèmes qui lui sont chers : l’émancipation de la figure paternelle et la détermination dont les hommes doivent faire preuve pour choisir leur camp.

    Critique au Nouvel Observateur, Pascal Mérigeau a publié plusieurs ouvrages sur le cinéma dont “Pialat, la rage au coeur” (Éd. Ramsay, 2007), “Cinéma : autopsie d’un meurtre” (Éd. Flammarion, 2007) et “Depardieu” (Éd. Flammarion, 2008).

    Durée approximative : 1h30