LA LOI DU PAYSAGE
Un paysage peut dicter sa loi. Il peut inspirer les cinĂ©astes, imposer son style, se transfigurer en image ou se diluer dans le clichĂ©. Les paysages et les peuples de lâArctique nous sont apparus trĂšs tĂŽt, dĂšs 1922, grĂące au pionnier Robert Flaherty (Nanouk lâEsquimau), suivi de tout un cinĂ©ma ethnographique (formidable Derniers rois de ThulĂ© de Jean Malaurie), qui a contribuĂ© Ă diffuser quelques images clĂ©s. Exotisme et aventure, la machine Ă fantasmes Ă©tait nĂ©e. La banquise et sa faune : ours blancs, phoques, pingouins. La banquise et son architecture : lâigloo. Et les Inuits, comme peuple mythique de nos rĂȘves dâenfants.
LES FONDUS DE LA BANQUISE
Les films « polaires » sont nombreux et se dĂ©clinent sous tous les genres : documentaires (Inuk en colĂšre), films dâanimation (les courts mĂ©trages dĂ©licieusement enfantins de Co Hoedeman), films dâaventures (Derzou Ouzala, Destination : Zebra station polaire), films burlesques (La RuĂ©e vers lâor de Charlie Chaplin) et de science-fiction (The Thing de John Carpenter). Toujours promesses dâaventures insolites (Le Coup suprĂȘme), les pĂŽles ont aussi vu lâĂ©mergence de tout un cinĂ©ma autochtone (Le Renne blanc). Les peuples de lâArctique se rĂ©approprient leurs paysages et leurs cultures, tout en inventant un cinĂ©ma des pĂŽles (NoĂŻ AlbinoĂŻ). Alors que le superbe Sept Chants de la Toundra, des Finlandais Anastasia Lapsui et Markuu Lehmuskallio, aborde la vie des Nenets de SibĂ©rie, Atanarjuat, premier film Ă©crit et rĂ©alisĂ© en inuktikut par Zacharias Kunuk, hisse au rang de hĂ©ros le peuple inuit du Grand Nord. Reconnu comme lâun des meilleurs connaisseurs du monde des glaces, lâexplorateur Nicolas Dubreuil a gĂ©nĂ©reusement acceptĂ© dâĂȘtre notre parrain. Celui dont la vie a inspirĂ© Voyage au Groenland sera prĂ©sent pour plusieurs rencontres chaleureuses, Ă lâimage de cet aventurier devenu Groenlandais de cĆur.
Une programmation élaborée par Marianne Bonicel et Muriel Dreyfus, avec Chantal Gabriel.