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    "Piranhas"
    "Piranhas" © Wild bunch distribution

    Comment parler de la Camorra ?

    « Il n’arrive à Naples rien de plus ni rien de moins que ce qui arrive depuis des dizaines d’années : un enchevêtrement vaste et articulé de l’illégalité et de la légalité. L’élément nouveau n’est pas l’explosion de violence, mais la façon dont la ville, avec ses vieux problèmes, est traversée par le monde et se déverse dans le monde » dit la romancière Elena Ferrante. C’est sans doute l’un des grands mérites du film Gomorra, adapté du best-seller du journaliste et écrivain Roberto Saviano que de montrer que les activités de la Camorra font partie d’un système parfaitement intégré. Le crime organisé s’articule et se déploie en effet sans peine dans la sphère de la légalité d’un système néo-libéral mondialisé, qui considère le vivant et les ressources naturelles comme autant de marchandises à consommer, à consumer, à avilir dans une quête frénétique de profit sans limite.


    Mais l'immense succès du film, qui a ensuite donné lieu à la série toujours très prisée Gomorra, qui en est à sa quatrième saison, pose aussi la question des représentations figées. À partir de quand tombe-t-on dans des stéréotypes qui occultent plus qu'ils ne montrent ? Le grand critique et historien de cinéma napolitain, Valerio Caprara, parle des « gomorissimes » pour désigner les lieux communs apparus depuis Gomorra, comme autant de clichés qui dessinent un univers romanesque et viriliste.


    Il y a ainsi des films qui font un pas de côté pour parler des gens ordinaires qui résistent à la Camorra avec sobriété et dignité et restent en vie, debout. Dans ce sens, des films comme L’intervallo, L’intrusa, Nato a Casal di Principe offrent des hors-champs salutaires. Un film unique en tous points, Bella e perduta, mêle la fable au documentaire, avec des personnages réels comme Tommasso (un berger amoureux de la nature et des animaux, consacrant son temps et son argent au nettoyage et à la protection d'un palais abandonné par les pouvoirs publics et aux mains de la Camorra), Polichinelle, emblème de Naples, et un bufflon doté de parole destiné à l'abattoir.


    D’autres films comme Ammore e malavita prennent le parti d’en rire sur un mode satirique. Le film s’ouvre sur l’image d’un groupe de touristes étrangers qui visitent le quartier Le Vele di Scampia, devenu célèbre grâce à Gomorra et contient des scènes culte comme un numéro de danse et de chant inspiré de… Flashdance !

    > Piranhas de Claudio Giovannesi / jeudi 2 mai à 20h30, soirée d’ouverture, en avant-première !


    © Wild Bunch Distribution

     

    > Gomorra de Matteo Garrone / vendredi 3 mai à 16h30 (film reprogrammé samedi 18 mai à 21h)


    © Le Pacte

     

    > Ammore e malavita de Matteo Garrone / vendredi 3 mai à 21h, présenté par Luisa Prudentino (film reprogrammé mercredi 15 mai à 18h30)


    © Collection Christophel

     

    > Un tigre parmi les singes de Stefano Incerti / samedi 4 mai à 14h30


    © Bellissima

     

    > L’Étoffe des rêves de Gianfranco Cabiddu / vendredi 10 mai à 16h30 (film reprogrammé samedi 25 mai à 19h)


    © D.R.

     

    > Bella e perduta de Pietro Marcello / samedi 11 mai à 21h


    © Collection Christophel

     

    > L’intrusa de Leonardo Di Costanzo / dimanche 12 mai à 16h, présenté par Eugenio Renzi (critique) & suivi d’un débat avec le réalisateur (sous réserve) (film reprogrammé vendredi 24 mai à 16h30)


    © Collection Christophel

     

    > L’intervallo de Leonardo Di Costanzo / dimanche 12 mai à 19h, présenté par Eugenio Renzi (critique) & suivi d’un débat avec le réalisateur (sous réserve)


    © Collection Christophel

     

    > Nato a Casal di Principe de Bruno Oliviero / samedi 18 mai à 14h30 (film reprogrammé dimanche 26 mai à 18h)

     

    > Gatta Cenerentola de Alessandro Rak et Dario Sansone / mercredi 29 mai à 18h30, en présence des réalisateurs, de Fabio Gambaro (directeur de l’Institut culturel italien) et d’Eugenio Renzi (critique) / Séance suivie d’un débat


    © Collection Christophel