Black Dog
de Guan Hu
Chine / fict. vostf 2025 coul. 1h50

Lang revient de prison dans sa ville natale près du désert de Gobi… qui fait face à des invasions de chiens errants. Les Jeux Olympiques 2008 de Pékin vont bientôt commencer et avec eux une volonté de modernisation et d’assainissement des villes. Poussé par l'obligation de se réintégrer à la société Lang rejoint les équipes chargées de capturer les chiens sauvages mais un chien récalcitrant, dont les rumeurs disent qu’il porterait la rage, va se révéler plus rebelle que les autres, et finalement aussi rebelle que Lang qui va se prendre d’affection pour lui.

Black Dog puise dans de nombreuses esthétiques : le western, le post-apo, le muet… Sans jamais renier l’histoire du cinéma chinois dans lequel il s’inscrit parfaitement. Après ses récents blockbusters, Guan Hu revient à ce qui a fondé sa réputation, le film d’auteur plus politique qui ne manque jamais d’ambition.

Dans Black Dog comme dans son premier film Dirt (1994) sur la scène musicale de Pékin, il met en scène les outsiders, c’est-à-dire celles et ceux qui ne parviennent pas tout à fait à rentrer dans la norme. En brossant des portraits empathiques et touchants, il pose plusieurs questions qui ébranlent la société telle qu’elle s’imagine : ne serions-nous pas tous·tes un peu hors des normes ? Les animaux longtemps persécutés seraient-ils plus libres que nous ? Et si les Jeux Olympiques, symbole du pouvoir de l'État, n’avaient pas lieu, la société serait-elle plus compréhensive ? En nous appuyant sur les mêmes références cinématographiques que Guan Hu, nous explorerons ensemble ces questions qui infusent l’ensemble des genres cinématographiques.

Animée par Juliette Cordesse, programmatrice et intervenante jeune public au Forum des images.

Juliette Cordesse est programmatrice et intervenante jeune public au Forum des images. Elle est rédactrice critique dans l’association Cinématraque et elle intervient très régulièrement dans leur podcast mensuel. Depuis un an, elle a aussi rejoint Le Club Lumière, un autre média de critiques de films qui s’investit dans des causes humanitaires en sortant des revues pour récolter des fonds. Dans le sillage de ses mémoires d’études sur Jean Cocteau et Wajdi Mouawad, son approche du cinéma est toujours politique. Elle écrit essentiellement sur des films engagés afin d’analyser leur propos par l’esthétique.

A propos des projections-débats

Dans la lignée du festival Un état du monde et des thématiques de la programmation générale du Forum des images, les projections-débats proposent aux adolescent·es de développer un regard critique sur le cinéma contemporain et le monde d’aujourd’hui, à travers la découverte d’un film et la participation à un débat illustré d’extraits d’autres œuvres récentes ou de patrimoine.