Vingt dieux
de Louise Courvoisier
France / fict. vf 2024 coul. 1h30

Totone, 18 ans, passe le plus clair de son temps à boire des bières et écumer les bals du Jura avec sa bande de potes. Mais la réalité le rattrape : à la suite du décès de son père, il doit s’occuper de sa petite sœur de 7 ans et trouver un moyen de gagner sa vie. Cet agriculteur néophyte, qui n’y connaît rien en fromage, se lance un pari fou : fabriquer le best-seller culinaire de la région Franche-Comté, pour remporter la médaille d'or du concours agricole et la somme de 30 000 euros ! L’amitié toujours tendre et l’amour parfois cru sont autant de solidarités qui le porteront.

Multiprimé après sa sélection au Festival de Cannes 2024, notamment César du meilleur premier film et du meilleur espoir féminin 2025, Vingt dieux est le premier long métrage de Louise Courvoisier, native des contrées jurassiennes. Elle revendique un « film d’été » où la chronique agricole rime avec l’épanouissement de la jeunesse. Naître à la campagne est certes une affaire d’accent et d’expression française surannée, mais surtout de comices agricoles, de bals dits « montés » (en tournée de villages en villages), de courses de stock-car et de formations professionnelles aux métiers de l’agriculture. Comme les précédents Petit Paysan (2017), Chien de la casse (2023) ou Leurs Enfants après eux (2024), le film a à cœur de représenter la jeunesse des campagnes. La réalisatrice s’inscrit néanmoins dans une tonalité moins âpre, où l’aventure humaine des héros et de l’héroïne conjugue, d'un côté, la mémoire personnelle et le travail documenté incarné par des acteur·ices agriculteur·ices avec, de l'autre, la fiction pour représenter et magnifier cette France rurale. En somme : un film social d’aventure en territoire encore peu connu du cinéma.

Animée par Claudine Le Pallec Marand, programmatrice et universitaire

Claudine Le Pallec Marand est enseignante-chercheuse en esthétique et en histoire du cinéma (Paris 8, Saint-Denis) et programmatrice. Elle est engagée auprès d’un public fidèle, celui des Ciné-club (Aubervilliers, Kremlin-Bicêtre, et Vitry-sur-Seine) et intervient régulièrement dans le cadre de dispositifs d’éducation à l’image auprès des élèves ou pour des formations. Pour elle, le dialogue autour de l'amour du cinéma réunit des spectateur·ices de tous âges. Elle défend la rigueur de la re-contextualisation et des projets artistiques des cinéastes, en accompagnant les publics à mettre des mots sur les regards et partager des émotions.

A propos des projections-débats

Dans la lignée du festival Un état du monde et des thématiques de la programmation générale du Forum des images, les projections-débats proposent aux adolescent·es de développer un regard critique sur le cinéma contemporain et le monde d’aujourd’hui, à travers la découverte d’un film et la participation à un débat illustré d’extraits d’autres œuvres récentes ou de patrimoine.