Tout ce que le mélo permet
Et si le plus petit dénominateur commun de nombreux films contemporains était leur goût des larmes ? Les larmes des personnages, tout comme celles des spectateur·ices. C’est en effet l’héritage du mélodrame hollywoodien de l’âge d’or qui semble aujourd’hui servir de trait d’union entre des œuvres pourtant très différentes. Par quel retournement ironique un genre méprisé en son temps (des « films de femme », des « tire-larmes ») peut-il être désormais revendiqué par des auteurs comme Todd Haynes et Pedro Almodóvar, James Gray et Clint Eastwood ?
Le détour par le mélo classique permet, chez ces cinéastes, d’explorer toutes les nuances d’une forme incandescente, d’embrasser les excès d’un registre tour à tour sentimental, violent ou pathétique. Mais les larmes sont aussi une arme. Car, dans ces films, il ne s’agit plus tant de subir et d’accepter l’ordre des choses et de la société, que de questionner, contester et faire front.
Pierre-Olivier Toulza
Pierre-Olivier Toulza est professeur à l’université Paris Cité. Il a codirigé avec Aurélie Ledoux Politiques du musical hollywoodien (Presses universitaires de Paris Nanterre, 2020) et avec Marguerite Chabrol, Stars et solistes du musical hollywoodien (Dijon, Les presses du réel, 2017). Il est aussi l’auteur de Homeland : les complots contre l’Amérique (Neuilly-sur-Seine, Atlande, 2022) et Backstage : scènes et coulisses des séries musicales (Tours, Presses universitaires François Rabelais, 2021).
- Les cours du vendredi par Pierre-Olivier Toulza (professeur en études cinématographiques et audiovisuelles).
- Tarif unique : 5€.
- Durée : 1h30.
- Suivi de Carol de Todd Haynes à 21h.