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    • MER 29 FÉVRIER 2012 À 18:00

    La Master class de Jean-Jacques Annaud

    Un film tous les trois ans. On connaît rythme plus frénétique. En revanche, on peinerait à désigner un cinéaste aussi aventurier que Jean-Jacques Annaud, dont les projets paraissent s’enchaîner au gré des tocades, des folies, des voyages. Pour commencer ce fut l’Afrique, celle du temps de la Première Guerre mondiale, et La Victoire en chantant, premier film de cinéma d’une déjà star du film publicitaire, passé presque inaperçu à sa sortie (et c’était très injuste) avant que de se voir repêché par Hollywood qui, contre tout pronostic, lui décerna l’Oscar du film étranger. C’était en 1977, on aurait pu deviner déjà que la carrière du cinéaste ne ressemblerait à aucune autre.

    Confirmation en 1981, lorsqu’après s’être intéressé à l’histoire d’un paria du foot devenu la coqueluche de sa ville (Patrick Dewaere dans Coup de tête), Annaud plongeait dans la nuit des temps pour ramener de l’aube de l’humanité cette Guerre du feu qui allait lui valoir les deux César majeurs de l’année, meilleur film, meilleur réalisateur. Il y eut ensuite le Moyen Âge (Le Nom de la rose), le cinéaste se fit trappeur (L’Ours, autre projet à nul autre pareil) avant d’appareiller pour l’Indochine dans les pas de Marguerite Duras (L’Amant), puis pour l’Himalaya (Sept ans au Tibet), puis l’hiver russe de 1942-1943 (Stalingrad), puis le Cambodge pour une histoire de tigres (Deux frères), puis nulle part et n’importe quand (Sa Majesté Minor), enfin le Moyen-Orient des années 30 (Or noir) et demain, à compter de juillet prochain et pour deux ans au moins, la Chine de la Révolution culturelle.

    Échecs et réussites, coups de soleil et coups de grisou, mais jamais l’ombre d’une lassitude, au contraire le désir renouvelé sans cesse de partir, loin, très loin, longtemps, toujours plus longtemps, puisqu’il faut bien comprendre enfin que pour Jean-Jacques Annaud, il n’est pas de cinéma qui ne soit un ailleurs. Le 29 février, en revanche, c’est bien au Forum des Images qu’il vient, pour parler de ses passions, de ses manières de voir, avec toujours ce même enthousiasme qui l’a conduit à donner à son parcours les tours et les détours les plus inattendus.

    Pascal Mérigeau

    Critique au Nouvel Observateur, Pascal Mérigeau a publié plusieurs ouvrages sur le cinéma dont “Pialat” (Éd. Ramsay, 2007), “Cinéma : autopsie d’un meurtre” (Éd. Flammarion, 2007) et “Depardieu” (Éd. Flammarion, 2008).

    Durée approximative de la séance : 1h30