Le cinéma direct de Judit Elek
DiscussionAvec La Rencontre, Judit Elek cherche une autre manière de faire du cinéma et se lance, sans le savoir, dans plus d’une décennie d’expérimentations qui feront d’elle une des figures de proue du cinéma direct hongrois : « À cette époque, j’avais des idées totalement différentes de celles de mes amis. Je voulais utiliser la réalité pour faire du cinéma. […] Ainsi, j’ai mis au service du personnage de ma fiction tout ce qu’une personne réelle apporte avec sa vie. Le film était joué d’une manière déroutante, presque personne n’a compris. »
Elle va continuer d’explorer cette mise en scène du réel, de construire une narration avec les personnes filmées. Elle prend toutefois conscience de la responsabilité à endosser quand on entre dans la vie des gens avec le cinéma. À l’occasion de la réédition du livre Le Cinéma direct - Un art de la mise en scène, une discussion avec l’autrice et chercheuse Caroline Zéau permettra de mieux saisir la complexité et la richesse de ce qui se trouve derrière le terme de cinéma direct. Il s’agira d’inscrire les films de Judit Elek au sein ce mouvement et de comprendre ce qui l’a poussée à s’en détacher après avoir passé cinq ans à tourner à Istenmezeje Un village hongrois (1973) et Une histoire simple (1975).