Dimanche 11 septembre 2011 à 15h45

L'Atalante

De Jean Vigo
Carte blanche à Julien Temple

Avec, Jean Dasté, Michel Simon, Dita Parlo, 1934, 89 min, Noir et blanc

Pour fuir la monotonie de sa vie au village, Juliette se marie avec Jean, un marinier. Mais la vie à bord de l’Atalante est compliquée par la présence du père Jules, un vieil excentrique. Pour découvrir Paris, la grande ville, Juliette s’enfuit, incitée à le faire par un camelot de passage. En colère, son mari l’abandonne, puis plonge dans une profonde dépression. Le père Jules part à sa recherche et la retrouve. Elle revient avec lui sur l’Atalante.

Jean Vigo mourut en 1934 pendant le montage de ce film qu’il ne vit jamais. Il fut d’abord distribué dans une version manipulée, accompagnée d’une chanson de Lys Gauty, « Le Chaland qui passe », qui devint le nouveau titre du film. Mais rapidement, les cinéphiles reconnaissent l’originalité et le génie du cinéaste, surnommé le “Rimbaud du cinéma”. Plus d’un demi siècle plus tard, le film est toujours considéré comme l’un des chefs-d’oeuvre de l’histoire du cinéma.

Julien Temple : « C’est un film avec lequel j’entretiens un rapport très fort, très intime, littéralement. Je l’ai projeté, alors que j’étais étudiant à Cambridge, sur le toit d’un bâtiment administratif, au moyen d’un projecteur 16mm et d’un simple drap. C’était au tout début des années 70, le campus comptait quantité de ciné-clubs, tous très actifs. Pendant la projection, la copie s’est détachée du projecteur (j’avais été obligé de l’installer sur la corniche même) et a dévalé droit dans la Cam, la rivière qui traverse Cambridge. Pendant deux semaines, j’ai dû la sécher avec un simple sèche-cheveux, photogramme par photogramme. Autant dire, que je connais L’ATALANTE par coeur, sans exagération aucune… À mes yeux, c’est le tout premier film punk jamais réalisé, porté par une énergie énorme et qui – de toute évidence – a joué un rôle essentiel dans mon parcours de cinéaste. »