Jeudi 25 octobre 2018 Ă  20h30

La Captive

De Chantal Akerman

Avec, Stanislas Merhar, Sylvie Testud, Olivia Bonamy, Fiction, France, Belgique, 2000, 118 min, Couleur, 35mm optique

Simon veut tout savoir d’Ariane. Il la suit, la fait accompagner dans ses sorties, et la soumet Ă  un questionnement incessant. Le fait qu'il connaisse le goĂ»t d'Ariane pour les femmes, qu'il se doute qu'elle a une double vie ne fait qu'exacerber sa douleur, son impuissance et sans doute son dĂ©sir d'elle.

En 2000, Chantal Akerman s’attaque Ă  Proust, en adaptant de maniĂšre trĂšs libre La PrisonniĂšre dont elle tire une Ɠuvre entiĂšrement construite sur l’obsession amoureuse. DĂ©cidĂ©ment peu farouche, elle retravaille Ă©galement la filature de Vertigo d’Hitchcock pour se la faire sienne. Dans ce rĂ©cit, dĂ©veloppĂ© exclusivement du point de vue de Simon (incarnĂ© par Stanislas Merhar), on ne saura jamais rĂ©ellement ce que pense Ariane (interprĂ©tĂ©e avec grande justesse par Sylvie Testud). La subtilitĂ© du film vient alors de ce que l’on devine. « Je pense que Proust est trĂšs moderne Â», confiait Akerman aux Inrocks ; (
) il aborde des thĂšmes qui sont Ă  peine abordĂ©s par le cinĂ©ma d'aujourd'hui, comme le rapport Ă  l'Autre, les rapports entre les classes sociales, le vieillissement, le jeu entre intĂ©rieur et extĂ©rieur, rĂ©clusion et ouverture. Â» Comment ne pas y voir des liens avec l'Ɠuvre de la cinĂ©aste ?