Seytan
De Metin ErksanAvec, Canan Perver, Cihan Ünal, Meral Taygun, Agah Hün, Fiction, Turquie, vosta, 1974, 101 min, Couleur
Au début des années 50, l’industrie du cinéma turc se transforma en véritable usine à remakes en tous genres. Pendant près de 40 ans et au rythme de 300 films par an, fut produit dans les studio d’Istanbul une multitude d’ersatz de films d’actions, de terreur, d’aventures ou de contes féeriques, pour la plus grande joie d’un vaste public populaire, heureux de retrouver les icônes du cinéma hollywoodien revisitées à la sauce djadjique.
L’arrivée de la télévision signa l’arrêt de mort d’une industrie pourtant florissante. Toutes les copies de films furent détruites afin d’en extraire le nitrate d’argent et il ne subsiste aujourd’hui que quelques rares et mauvaises copies vidéos. À l’occasion d’un remarquable documentaire, retraçant l’histoire de cette période précieuse du cinéma populaire turc, focus sur trois films incontournables du cinéma “made in Istanbul”.
Après avoir joué avec un ouija, Gul, une petite fille d’une douzaine d’années qui vit avec sa mère dans un quartier bourgeois d’Istanbul est possédée par le Diable en personne.
Ce résumé vous dit quelque chose ? Bienvenue dans la roublardise du cinéma turc, avec ce remake officieux et improbable du film de William Friedkin, réalisé un an après la sortie de l’original et surnommé par les amateurs Turkish Exorcist. Une photocopie dont le résultat est plus proche d’un film suédé amateur que d’un réel plagiat, faute de moyens. Une oeuvre involontairement dadaïste et à la subtilité pachydermique, réalisée par l’auteur de Un été sans eau, Ours d’or à la Berlinale en 1964 !