L'Inconnu

Un jeune médecin légiste travaillant dans une morgue en Espagne se prend d’affection pour le cadavre d’une jeune femme, morte dans un accident de la route. Il va commettre l’insensé, allant au-delà de la morale et brisant ses pulsions sexuelles en pratiquant un acte complètement amoral.

Malgré des styles dissemblables, les trois premiers courts de Nacho Cerdà sont tous taraudés par la mort (l'arrêt du temps dans THE AWAKENING, la nécrophilie dans AFTERMATH et le deuil impossible dans GENESIS) et construits comme des purgatoires brûlants où des personnages détraqués errent dans des limbes pour faire la paix avec eux-mêmes. On se souvient encore du désir honteux, du romantisme inacceptable, de l’horreur obstétricale et de la beauté dans la laideur d’AFTERMATH, si efficace que certains ont attribué à Cerdà la paternité de la fameuse vidéo THE ROSWELL ALIEN AUTOPSY.

Un lanceur de couteaux travaille dans un cirque sous le nom de scène de l'Homme sans bras. Des bras que l’homme a toujours, mais qu’il dissimule pour le spectacle. Sa partenaire ne supportant pas les mains des hommes, il décide par amour de se les faire amputer. Après l'opération, il découvre que la femme, guérie de sa peur, aime son rival...

Annonçant FREAKS (le cirque, la difformité physique) et également produit par MGM, L’INCONNU reste considéré par les cinéphiles du monde entier comme le meilleur Tod Browning, sans doute parce qu’il s’agit de la plus belle association du génie avec le mythique Lon Chaney, « monstre sacré » avec lequel il a tourné huit films, dont LE CLUB DES TROIS (1925) et A L’OUEST DE ZANZIBAR (1928). Une poignante histoire d’amour fou, au sens le plus surréaliste, dont la sublime musique, réenregistrée en 1997 par Alloy Orchestra, relaie les battements de coeur.