La Vengeance est à moi
De Shōhei Imamura(Fukushū suru wa ware ni ari), Avec, Ken Ogata, Rentarô Mikuni, Mitsuko Baishô, Mayumi Ogawa, Fiction, Japon, vostf, 1979, 141 min, Couleur
Janvier 1964. Après soixante-dix-huit jours d’une cavale sanglante, le tueur en série Iwao Enokizu est arrêté. Que s’est-il réellement passé ?
Depuis l’échec commercial de Profonds désirs des dieux, Shōhei Imamura connaît une traversée du désert de plus d’une décennie, qui ne cessera qu’à la sortie remarquée et saluée de La Vengeance est à moi. À la manière d’un anthropologue, il adapte le roman sensationnel de Ryuzo Saki qui nous raconte la vie d’un serial killer qui effraya pendant plus de deux mois le Japon. Sans le moindre artifice, déstructurant le récit pour mieux dérouter le spectateur, Imamura retrouve le succès et remporte toutes les principales récompenses au Japon cette année-là.
Jackie Berroyer : « On ne descend jamais deux fois le même fleuve mais lorsqu’on a une pierre au cou, et les mains liées, on y descend pour la dernière fois. On déforme souvent ce qu’a dit Héraclite. Ce qu’il a dit, c’est qu’on retient des choses différentes, lorsqu’on voit le même film à 15 ans, puis à 30 et encore à 70. J’ai vu La vengeance est à moi à sa sortie en 79. Je me demande ce que je vais retrouver du film d’Imamura avec ce qui reste de moi. »