Dimanche 10 septembre 2017 à 17h15

Goto, l'île d'amour

De Walerian Borowczyk
Carte blanche Caro & Jeunet / Présentation de Marc Caro & Jean-Pierre Jeunet

Avec, Pierre Brasseur, Ligia Branice, Jean-Pierre Andréani, Ginette Leclerc, Fernand Bercher, Fiction, France, 1969, 93 min, Noir et blanc

Suite à un séisme, le royaume de Goto est réduit à la surface d’une île. Plusieurs années après, l’empereur Goto III dirige d’une main de fer son territoire, alors que son épouse Glossia tente de s’enfuir avec Gono…

Premier long-métrage “live” de Walerian Borowczyk (CONTES IMMORAUX, LA BÊTE), qui après de nombreux courts ainsi que le film d’animation LE THÉÂTRE DE MONSIEUR ET MADAME KABAL, offre à Pierre Brasseur (LES YEUX SANS VISAGE) et Ginette Leclerc (LE CORBEAU) leurs rôles les plus fous, et prouve tout son savoir-faire, sa poésie, sa folie et sa liberté surréaliste et débridée. Pas étonnant que des cinéastes comme Terry Gilliam lui vouent aujourd’hui encore un tel culte.

Jean-Pierre Jeunet : « Je me souviens d’un chapeau qui s’envole sur la plage sur une musique de Händel
Je me souviens de femmes nues qui se lavent dans des baquets de métal, en noir et blanc. Les baquets. Les femmes aussi d’ailleurs
Je me souviens du court-métrage RENAISSANCE du même Walerian Borowczyk, où une pièce en ruines se reconstituait image par image en marche arrière, et qui préfigurait GOTO. Je me souviens que l’héroïne, Ligia Branice, était la compagne de Boro, mais cela ne nous regarde pas
Je me souviens d’un portrait de Pierre Brasseur qui s’anime selon l’angle de vue
Je me souviens des boîtes à pièges à mouches, et me rends compte comme ce film nous a influencé pour LE BUNKER DE LA DERNIÈRE RAFALE
Je me souviens du grand con du fond de la classe. En noir et blanc aussi, le grand con
Je me souviens que chaque image est composée comme un tableau, comme aurait dit Kurosawa. »