Dimanche 13 mars 2022 à 18h30

Cabascabo + Carnaval da Vitória

Cinéma du réel. Afrique documentaire. Le Documentaire africain vu d'ici.

Cabascabo

de Oumarou Ganda

Documentaire | Niger | vostfr | 1969 | 45 min | Noir et blanc | Cinéma Numérique 2K

Niger. Cabascabo, un tirailleur africain du corps expéditionnaire français en Indochine revenu au Niger a dilapidé sa fortune en menant la belle vie à Niamey. Devenu simple manœuvre, il voit défiler les épisodes de sa vie.

Restauré par l’Institut français en 2019.

Ganda est alors assistant-réalisateur dans le groupe Culture & Cinéma, fondé à Niamey, sous l'égide du Centre culturel franco-nigérien. Il obtient ainsi les moyens de tourner son premier film, Cabascabo, moyen métrage dont il est à la fois l'auteur, le réalisateur et l'acteur principal. La rigueur et la simplicité du découpage qui fait alterner les déambulations et les travaux de Cabascabo dans Niamey avec les scènes revécues, l'efficacité d'une image en noir et blanc qui exclut tout spectaculaire expliquent, avec l'interprétation donnée par Ganda lui-même du personnage de Cabascabo, la place que prit immédiatement l'auteur au Niger.

Né au Niger, dans la région du fleuve, Oumarou Ganda s'engage, en 1951, dans le corps expéditionnaire français en Indochine : il a seize ans. De retour au Niger en 1955, il est enquêteur-statisticien durant un an, puis part pour Abidjan (Côte-d'Ivoire) où se trouve un important groupe d'émigrés ghanéo-nigériens ; il rencontre Jean Rouch qui prépare un film sur ces émigrés, devient enquêteur dans son équipe, puis accepte de jouer dans le film le rôle d'un manœuvre du port d'Abidjan. Moi un Noir, film dont la durée passa d'un quart d'heure à une heure trente, fut un modèle pour l'école du « cinéma-vérité » : il fit découvrir à Ganda l'efficacité du cinéma comme instrument de prise de conscience et d'éducation. La qualité de son premier film Cabascabo lui permet de bénéficier d'une aide de la coopération pour le tournage de deux nouveaux films, Le Wazzou polygame (1970) et Saïtane (1972). Enfin, après un long silence dû aux changements politiques que connaît le Niger, Ganda tourne Cock cock cock, seul film disponible d'une série de trois documentaires inspirés par les chants et traditions populaires et L'Exilé (1980), qui sort peu de temps avant sa mort.

Production : Argos Films
Scénario : Oumarou Ganda
Image : Gérard De Battista, Toussaint Bruschini
Son : Moussa Hamidou
Montage : Danièle Tessier

Carnaval da Vitória

de António Ole

Documentaire | Angola | 0 | 40 min | Couleur | 35mm optique

Lors du premier Carnaval célébré après l'Indépendance, les habitants de Luanda et de Benguela sont filmés entre leurs lieux de travail et les répétitions de ces festivités populaires.

Le parcours artistique d’António Ole, figure tutélaire de l’art contemporain angolais, a aussi un important volet cinématographique. Il participa avec Ruy Duarte de Carvalho à ce mouvement qualifié de « cinématographie de l’urgence » dans la période post-74 en Angola. La situation est la même qu’au Mozambique, où le cinéma est mis au service de l’État et du renouveau national. Les cinéastes émergents n’en négligent pas pour autant leur ambition à faire œuvre. Avec Carnaval da Vitória, Ole ose « mordre la réalité émotionnelle » du peuple, comme l’a dit Ruy Guerra. Il ouvre les pores de la pellicule à la vitalité des formes et des couleurs d’un premier carnaval indépendant.

(A.R., Festival des 3 continents)

António Ole est né à Luanda, en Angola, en 1951. Il a étudié la culture et le cinéma afro-américains à l'UCLA (Université de Californie, Los Angeles). Peintre, photographe, sculpteur et cinéaste, Antonio Ole est reconnu depuis 1984 au-delà des frontières angolaises depuis sa première exposition au Musée d’Art afro-américain de Los Angeles. Dès 1975, il réalise de nombreux films, documentaires, témoignages d'événements politiques. On lui doit notamment le film O ritmo do Ngola Ritmos en 1978 qui présente le début du combat pour la liberté en Angola à la fin des années 50 au travers d’un groupe musical "Ngola ritmos". Ou encore No caminho das estrelas en 1980, consacré à la vie du premier président d’Angola Agostino Neto, qui lui vaut le Prix Glauber Rocha au Festival international de cinéma de Figueira.

Production : Televisão Popular de Angola
Image : Joao Silva, António Maneira, Vitor Henriques
Son : Jorge Baptista, Carlos Figueiredo
Montage : Helena Nascimento, Regina Fontes