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    Design graphique : ABM Studio - Coup de tête / Plein Sud / Série noire
    Design graphique : ABM Studio - Coup de tête / Plein Sud / Série noire © Collection Christophel
    du 26 JUIN au 11 JUILLET 2019

    D... comme Dewaere

    Tous les garçons s’appellent Patrick

    Patrick Dewaere, disparu en 1982 à l’âge de 35 ans, a tourné dans plus de 20 longs métrages. Après une carrière subie d’enfant acteur, c’est sa découverte jubilatoire du plaisir du jeu au Café de la gare, aux lendemains de Mai 68, qui le replonge dans le grand bain du spectacle. Comédien devenu culte, Patrick Dewaere était aussi, d’une certaine manière, l’auteur de ses films, tant son engagement dans le travail était intense. Retour sur la carrière d’un acteur qui manque au cinéma français à travers une rétrospective quasi-exhaustive. 

    Corps en mouvement
    Au premier abord, Patrick Dewaere, c’est un corps baraqué, charpenté par la pratique de la boxe : épaules larges et torse velu, il en impose et il en joue. Plus que crédible en sportif (boxeur dans Lily aime-moi, footballeur dans Coup de tête, il s’apprêtait à interpréter Marcel Cerdan lorsqu’il est mort), sa présence physique éclate même dans les rôles les plus intérieurs et tourmentés. Dans Un mauvais fils, il compose un homme fragile, teint pâle et voix contenue, qui brusquement se dénude avant de sauter dans la mer gelée en hurlant de froid et de joie. Il court, il bondit, il escalade... Même s’il est incomparable, il allie l’agilité d’un jeune Belmondo (on oublie parfois la drôlerie de Patrick Dewaere) et l’intensité d’un Brando (acteur qu’il admirait).

    Regard perdu
    Cette fougue n’exprime pas seulement la vitalité : elle traduit aussi un malaise sourd et profond. On reste hanté par la scène de Série noire où il se cogne la tête contre une voiture, par celle de F comme Fairbanks où il tente d’enfoncer la porte de la loge où s’est enfermée Miou-Miou. Son engagement est total. Au film, au réalisateur, il fait don non seulement de son art, mais aussi de sa personne. Car Patrick Dewaere, c’est aussi un (beau) visage, cheveux fous, fossette charmeuse et moustache changeante. Un visage frémissant, vibrant, sur lequel passent toutes les émotions, et un regard perdu, sans fond, qui le fait ressembler à un petit garçon. Patrick Dewaere touche le plus intime en nous, c’est peut-être pour cela qu’il nous est aussi cher.

    Complice du Café de la gare (qui fête cette année ses 50 ans), Sotha vient présenter Au long de rivière Fango, filmé avec la troupe, et une journée spéciale est consacrée aux films que Patrick Dewaere a tournés avec Bertrand Blier, en présence du cinéaste. Créateurs d’aujourd’hui, Lætitia Dosch, Léonor Serraille, Guillaume Brac et Vimala Pons présenteront leur film préféré de Patrick Dewaere.

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