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    Andrei Konchalovsky
    Andrei Konchalovsky © ASC Distribution
    Masterclass
    • MER 17 JUIN 2015 À 19:30

    La Master class d'Andrei Konchalovsky

    animée par Pascal Mérigeau, critique à L'Obs

    S’il s’inscrit dans la grande tradition du cinéma russe, Andrei Sergueevitch Mikhalkov aurait tout aussi bien pu devenir musicien. Se destinant en effet à la carrière de pianiste, il suit pendant dix ans les cours du Conservatoire de Moscou, jusqu’à sa rencontre avec Andreï Tarkovski, pour lequel il écrit plusieurs scénarios, notamment L’Enfance d’Ivan et Andreï Roublev. Prenant le nom de son grand-père maternel, le peintre Piotr Konchalovski, le frère aîné de Nikita Mikhalkov, qui deviendra cinéaste lui aussi, réalise en 1965 Le Premier Maître, qui relate les débuts d’un jeune instituteur envoyé en 1923 dans un village de Kirghizie. Le film est célébré par les autorités soviétiques, ce qui permet sa découverte en Occident, mais ces mêmes autorités interdisent Le Bonheur d’Assia, magnifique tableau de la vie paysanne russe, qui demeurera inédit jusqu’en 1988.

    Après notamment une adaptation de Tourgueniev (Nid de gentilshommes, 1969) et une autre de Tchekhov (Oncle Vania, 1970), Sibériade, vaste fresque évoquant la guerre que se livrent deux familles dans la Sibérie des premiers temps de la Révolution, obtient le Prix Spécial du Jury à Cannes en 1979. La distinction offre à Konchalovsky de partir pour les États-Unis, où il réalise plusieurs films, parmi lesquels Maria’s Lovers, avec Nastassja Kinski, et Runaway Train. Il retrouve l’histoire de l’Union soviétique avec Le Cercle des intimes (1991), portrait du projectionniste particulier de Staline, avec Tom Hulce (Mozart dans Amadeus) et Bob Hoskins dans le rôle de Beria.

    De retour dans son pays, il revient à ses premières amours de cinéaste : Riaba, ma poule (1994) est la continuation du Bonheur d’Assia ; La Maison de fous (2002) se situe dans un hôpital psychiatrique près de la frontière avec la Tchétchénie, dont les malades sont livrés à eux-mêmes par les médecins lorsque la guerre de 1995 éclate ; Les Nuits blanches du facteur, dans les salles françaises le 15 juillet, associe fiction et documentaire avec une virtuosité constante.

    La trajectoire d’Andrei Konchalovsky est celle d’un cinéaste surdoué, qui a su passer d’un registre à un autre, d’une super-production avec vedettes à un film bricolé en toute modestie, de la Sibérie à Hollywood et retour, sans jamais rien perdre de sa maîtrise et de sa singularité. Son œuvre est une des plus passionnantes et originales du cinéma des cinquante dernières années.
    Pascal Mérigeau

     

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    Durée : 1h30

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