L'édito

Vingt ans déjà. Vingt ans seulement. Le plus bel âge, dit l’un. Je ne laisserai jamais dire ça, dit l’autre. Pour un festival, 20 ans, cela n’est pas si fréquent. C’est un âge pas tout à fait canonique mais parfaitement mature. Qui l’eût cru ? On se frotte les yeux pour y croire : toutes les personnes qui ont participé à cette aventure du Carrefour du cinéma d’animation, à son commencement ou jusqu’à cette nouvelle édition, toutes sans exception se frottent les yeux. Pour y croire. Pince-moi, je rêve. Vingt ans, déjà. Vingt ans de découvertes, de rencontres, de lendemains qui chantent, et parfois déchantent. Vingt ans pour accompagner l’éclosion de plus en plus populaire de cet art singulier de l’animation. Vingt ans pour dessiller les yeux d’une industrie qui en saisit enfin tous les enjeux, aussi bien culturels qu’économiques. Vingt ans, et une seule ligne au sein du CCA : l’amour du cinéma d’animation et de ses artistes patient·es comme des anges.

Pour cet anniversaire si spécial, nous avons demandé à Benoît Chieux de réaliser notre affiche, et de se couler dans le moule de notre identité graphique, avec ce merveilleux collage. L’une de ses images servira de point de départ au Cadavre exquis animé, qu’il parraine. Il est l’un de nos invités d’honneur, aux côtés du réalisateur chinois Liu Jian, dont on verra notamment la dernière œuvre Art College 1994, en clôture du festival. Alors que nous avons confié l’ouverture à Fernando Trueba et Javier Mariscal, et à leur beau They Shot the Piano Player (alors qu’on avait bien demandé, et depuis longtemps, de ne pas tirer sur le pianiste).

Vous retrouverez toutes les sections et rendez-vous qui font le succès de ce festival fait maison : des avant-premières et des inédits, le Pinocchio de Del Toro sur grand écran, une soirée Japanim, la fabrique de l’animation, des courts d’école ou de cœur, l’indispensable « Politique et animation », des séances spéciales dont Aladdin pour fêter les 100 ans de Disney (un chouïa plus vieux que notre cher Carrefour). J’en passe, et des meilleurs, que vous trouverez dans la brochure ou sur ce site.

Vingt ans, déjà, et avec vous, public fidèle et sans cesse renouvelé. Dans ces cas-là, quand on est un peu sentimental, et pas mal superstitieux, on se fixe un nouveau rendez-vous. Et pourquoi pas dans 20 ans ? Histoire de voir ce qui nous anime encore.

Bon festival !

— Fabien Gaffez directeur artistique du Forum des images