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    Cinéma ville - novembre 2012

    L’ACID a 20 ans [ 1ère partie ]

    Fin 1991, la colère de cinéastes français face au traitement infligé aux films d’auteurs s’exprime dans le manifeste “Résister”. Créée dans cet élan l’année suivante, L’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion a comme mission de soutenir la diffusion en salle de films indépendants. Pour célébrer ses 20 ans, le Forum des images programme, en novembre et décembre, 35 films de sa collection parisienne soutenus par l’ACID.

    “…Depuis toujours dans le cinéma français la marge et le centre sont intimement liés, indissociables. Toucher l’un, c’est atteindre l’autre. Henri Langlois avait fondé sa morale sur l’idée que ‘tous les films sont égaux’. Il n’en est pas d’autre qui vaille. Il s’agit donc pour les cinéastes de résister. Résister en donnant une vraie chance à tous les films d’être vus.” (1) En réaction à la dégradation de la distribution de leurs films sur les écrans, une poignée de cinéastes indépendants se réunissent en novembre 1991 pour rédiger la première version du manifeste “Résister”. Si selon l’expression de Jean-Luc Godard, “c’est la marge qui tient la page”, l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion), fondée par les cinéastes en 1992, sera l’outil pour créer un lien entre réalisateurs, distributeurs, exploitants et spectateurs afin d’aider les films issus d’une création indépendante à atteindre leur public. Ses membres proposent au CNC des mécanismes d’aides à la distribution et à l’exploitation des films indépendants, inventent de nouvelles manières de faire : prévisionnements en régions pour les programmateurs, accompagnement des projections par les équipes de films, rédaction de textes sur les films… et décident de soutenir les films d’autres cinéastes en créant, entre autres, la chaîne des indépendants. 

    Solidarité et désir de cinéma

    Lancée en novembre 1993 au cinéma République, cette chaîne remet le collectif au premier plan. Une fois par mois, un cinéaste choisit de montrer un film réalisé par un autre qui l’a touché. Grand bonheur de Hervé Le Roux, chronique attachante d’une bande de jeunes gens, étudiants en cinéma, en est le premier maillon. 
    Plus d’une centaine de réalisateurs ont fait la chaîne au République pendant quatre ans, puis à La Vidéothèque de Paris (aujourd’hui Forum des images) avant de migrer rive gauche à l’Espace Saint-Michel. En ont fait partie Laurence Ferreira Barbosa (Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel qui révèle le talent brut de Valeria Bruni-Tedeschi) ou Emmanuelle Cuau (Circuit Carole), dont les films sont au programme. 
    Pour perpétuer l’état d’esprit qui animait cette chaîne, le Forum des images invite deux cinéastes et ex-présidents de l’ACID, Serge Le Péron et Aurélia Georges, non seulement à présenter leur fi
    lm, J’ai vu tuer Ben Barka et L’homme qui marche, mais à choisir à leur tour celui d’un confrère ou d’une consoeur. Pour partager avec vous leur désir de cinéma, Serge Le Péron coopte Pour rire ! de Lucas Belvaux et Aurélia Georges Récréations de Claire Simon, diffusés en présence de leurs auteurs. 
    Deux coups de coeur qui symbolisent l’esprit qui anime l’ACID, dont Jean-Pierre Thorn, cinéaste et militant, élu tout premier président de l’association, fut l’un des fers de lance. En ouverture des festivités, vendredi 2 novembre à 20h00, aux côtés de nombreux cinéastes et de l’équipe de l’ACID, il présente son fi
    lm, On n’est pas des marques de vélo (2003). Il est précédé d’un court film où fondateurs de l’ACID et jeunes cinéastes font le point sur les enjeux actuels de l’action de l’association.