Un état du monde 2026 : l'édito

Dans nos festivals Un état du monde, à la croisée des chemins entre création cinématographique contemporaine et questions de société ou géopolitique, nous nous entourons toujours d’œuvres mais également d’artistes, d’intellectuel·les, de cinéastes et de chercheur·ses qui nous aident à rester lucides. 

Quel honneur d’accueillir l’écrivaine Lola Lafon qui nous invite à passer tout le samedi en sa compagnie, avec deux films carte blanche ainsi qu’un dialogue, animé par Laure Adler, au cours duquel elle partagera son regard (en mouvement et engagé) sur l’actualité tumultueuse. 

L’historien Patrick Boucheron sera également à nos côtés et propose, lui, de s'arrêter sur la contagion des images, la peste comme cas critique de départ, dans une rencontre qui s'annonce passionnante animée par le philosophe Mathieu Potte-Bonneville.

En plus d’une sélection d’inédits ou d’avant-premières forte de dix films et d’un jeu vidéo présentée en présence de nombreux auteur·ices, dont notre cinéaste invité Nicolas Wadimoff, trois séances nous aident à développer un esprit critique, libre et nuancé sur l’Intelligence Artificielle générative : une table ronde couplée d’une programmation de courts métrages mettent l’accent sur ses impacts écologiques, industriels et sociétaux concoctées par le chercheur Barnabé Sauvage ; une conférence participative interroge ses imaginaires par Emmanuelle Walter, journaliste. Il y a beaucoup à dire et à déconstruire.

Prendre le pouls de l’état du monde tel qu’il va, nous le ferons aussi grâce au Syndicat de la magistrature et au Gisti (Groupe d'information et de soutien des immigré⋅e⋅s), qui se réunissent autour d’Abderrahmane Sissako pour une table ronde traitant de la justice réparatrice, nombreux extraits de films à l’appui. 

Nous tentons aussi bien sûr de raconter des « Histoires de Palestine » à travers quatre films et un jeu vidéo présentés par leurs créateur·ices (Nicolas Wadimoff, Awawdeh Shayma et Mesbah Mohamed) dont les regards nous aident à ne pas détourner le nôtre. 

En soirée d’ouverture, comme une évidence et parce que tout se tient, nous présentons la performance cartographiée Là où murmurent les frontières de Karen Akoka et Philippe Rekacewicz. Avec cette proposition - inédite à Paris - la sociologue et le géographe dissèquent les idées reçues sur les migrations mêlant sons, images, vidéos, objets, cartes et analyse critique. 

Dans nos espaces, l’exposition « Mondes migrants », ensemble de cartographies de Philippe Rekacewicz, fait écho à la performance d’ouverture. 
Sans oublier nos fidèles collaborateur·ices des éditions Anamosa de retour pour trois apéros « Le mot est faible » avec les auteur·ices de Nation, Paysan et Constitution.

Nous n’attendons que vous et votre chaleur humaine pour faire communauté autour des invité·es et des œuvres de notre 16ème édition.

 

— Élise Tessarech 
Directrice artistique et directrice de la programmation et de l'éducation aux images

Édito par…

Élise Tessarech © Forum des images Pascal Olivier Schneider
Élise Tessarech © Forum des images Pascal Olivier Schneider

Élise Tessarech

Directrice artistique et directrice de la programmation et de l'éducation aux images

Un état du monde 2026