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    "Amara"
    "Amara" © D.R.
    • JEU 21 MARS 2019 À 21:00

    Amara

    de Pierre Michelon

    Sélection française

    Documentaire l France, Guyane française, Algérie, Etats-Unis l VOSTF l 2018
    115 min l Cinéma Numérique 2K

    À propos du film

    C’est dans le désordre que l’Histoire arrive jusqu’au présent. De la même façon, Amara prend la forme d’un ruban de Möbius, sans début ni fin. Les temporalités se chevauchent d’ailleurs au sein même de l’image : sur un plan filmé par Pierre chez Fouad apparaît le message qui marqua le début de leur correspondance, quelques années plus tôt. On apprend que le grand-père de Fouad, Amara Mennana, fut envoyé au bagne en Guyane pour avoir tenté de dérober un troupeau de chèvres dans une Algérie que l’on disait alors française. Son fils perdit bientôt sa trace, pour ne jamais la retrouver. Tous deux travaillés par cette histoire, Pierre et Fouad entament des démarches auprès d’institutions diverses afin de connaître enfin le destin d’Amara. Les documents d’archives exhumés et messages échangés, qui nous informent de la progression de l’enquête, se superposent à des paysages filmés dans le Colorado, où réside Fouad, en Guyane, où se rend Pierre, et là où tout commença : en Algérie. Faisant résonner les mots dans ces paysages tous marqués par la colonisation, Amara annule pendant 110 minutes les gouffres qui séparent des temps et des lieux distants, tisse une toile à laquelle la présence d’une faune intemporelle confère une dimension cosmique. Les lieux et les animaux sont d’ailleurs crédités au générique au même titre que les êtres humains. Le film apparaît alors comme une archive pour le futur, qui témoignera de l’amitié qui naquit un jour entre un Français et un Algéro-Américain réunis par une même hantise, et par une commune plongée dans l’horreur coloniale.
    –Olivia Cooper-Hadjian

     

    It's in a disorderly fashion that history winds its way to the present. Likewise, Amara takes the form of a Moibus ribbon, with neither beginning nor end. Moreover, temporalities overlap within the same image: on a shot that Pierre films in Fouad’s home, we see a message that marked the start of their correspondence some years earlier. We learn that Fouad’s grandfather, Amara Mennana, was transported to the penal colony in French Guiana for trying to steal a herd of goats in an Algeria that, at the time, was said to be French. Amara’s son soon lost track of him for good. Pierre and Fouad are both gripped by this story and begin searching in various institutions to finally uncover what happened to Amara. The archives unearthed and messages exchanged telling us about the inquiry’s progress are superimposed on landscapes filmed in Colorado, where Fouad lives, in Guiana, where Pierre goes, and in the place where everything began: Algeria. As his words resonate across these landscapes marked by colonisation, Amara wipes out for 110 minutes the gulfs that separate distant times and places, and weave a web that takes on a cosmic dimension through the presence of a timeless animal life. What’s more, places and animals are mentioned in the credits alongside human beings. The film appears as an archive for the future, which will bear witness to the friendship that was born one day between a Frenchman and an Algerian American united by the same obsession and a shared immersion in colonial horror.
    –Olivia Cooper Hadjian

    Sélection française

    Précédé d'un temps de parole: 20 min