La Disparition de Josef Mengele

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, « L’Ange de la Mort » d’Auschwitz Josef Mengele, s’enfuit en Amérique du Sud, bien décidé à s’effacer de la surface du monde.

 

Poursuivant son travail de biographe singulier, Serebrennikov s’attaque à l’une des pages les plus sombres de l’histoire avec cette adaptation terrifiante du livre d’Olivier Guez, éprouvante mais jamais complaisante. En épousant le point de vue du bourreau, à la manière du récit Les Bienveillantes de Jonathan Littell, le cinéaste questionne l’Histoire et le présent : la puissance du mal, son fonctionnement cérébral et la punition incertaine qui s’abattra sur lui. Beaucoup plus épurée qu’à l’habitude, la forme entre au service de son sujet, avec une virtuosité de la narration, une attention aux gestes et aux cadrages éblouissante, aidées par l’interprétation foudroyante d’August Diehl, indéniablement au sommet de son art.