Hamburger Film Sandwich

Pastichant les programmes télé en sondant leur bêtise abyssale, l’équipe de John Landis et des ZAZ vous propose un gigantesque zapping. Au programme : gorille obsédé sexuel lâché sur le plateau, débats hautement improbables, parodies de films d’action, cours d’éducation sexuelle, fausses publicités...

Quatre ans après avoir posé ses marques avec Schlock, John Landis creusait le sillon de cet humour si particulier avec cette comédie façon cocktail molotov, en s’associant avec le délirant trio The Kentucky Fried Theatre formé par les frères ZAZ (Zucker, Abrahams & Zucker) bien avant le succès de Y a-t-il n pilote dans l’avion ? Digne héritier du cultissime The Groove Tube de Ken Shapiro (1974), Hamburger Film Sandwich poursuivait dans cette veine irrévérencieuse avec un enchaînement frénétique de sketches. La méthode Hamburger Film Sandwich tient du cadavre exquis, introduisant une situation puis l’étirant en variations, vers l’absurde. Nulle règle narrative ici, tout n’est que digressions, fragments jetés pêle-mêle. Landis propose un équivalent visuel du jeu de mots où déstructuration, répétition et exagération nonsensique règnent en maître, jusqu’à perdre pied, laissant régulièrement la sensation de gags testés en live, improvisés sur la force géniale du hasard.