04 novembre
07 novembre

Documentaire sur Grand Écran saison 2010-2011

Hommage, en sa présence, au documentariste allemand Volker Koepp qui filme depuis 40 ans une chronique résolument humaine de la résistance contre l’oubli. Du 5 au 7 novembre 2010

Edito

Les chroniques géopoétiques de Volker Koepp

La fin de l’Histoire ? Les derniers hommes ? On pense évidemment à cette théorie du philosophe américain Francis Fukuyama en découvrant l’ample cinématographie de Volker Koepp. C’est dans ces régions est-européennes qui ont vécu la chute des régimes du XXe siècle que le cinéaste fouille les vestiges des totalitarismes, fascistes ou communistes. Vestiges urbains, industriels, humains qu’il sonde patiemment depuis près de quarante ans. Cette histoire est son histoire à lui, qui est né en 1944 en ex-RDA. Mais loin de documenter une victoire de la démocratie libérale comme point final, Volker Koepp recherche la vie à l’oeuvre dans ces peuples et dans ces paysages. Ses documentaires se succèdent comme les chapitres d’un seul et même film enchâssé dans le temps qui passe.

Depuis 1974, où la DEFA (organisme officiel du cinéma en RDA) lui demande de réaliser une chronique de l’usine de Wittstock, il conserve la même ligne d’écriture, héritière de la remarquable école cinématographique allemande. Ses rencontres se caractérisent par une approche authentique, une patience hors du commun, qui donne de l’espace à ses interlocuteurs, et marque le contenu et la forme de ses films. Il fait parler des gens, comme les filles de Wittstock, M. Zwilling et Mme Zuckermann, comme les ouvriers en tuilerie en Afghanistan ou dans le Brandebourg, en utilisant des mots simples, une langue du présent et de la mémoire, une langue de résistance contre l’oubli. Par une observation fine des paysages, Volker Koepp restitue les fractures géopolitiques et les passions géopoétiques de l’Europe de l’Est. Quand il filme les paysages de l’est de l’Elbe pour son dernier film, Berlin-Stettin, son cinéma opère un retour sur soi avec ces personnages qui l’ont peuplé depuis près de quarante ans. Le temps et le film sont à l’oeuvre, ensemble.

Annick Peigné-Giuly (Documentaire sur Grand Écran) & Gisela Rueb (Goethe-Institut) 

Les séances