Opium

Au tout début des années 1920, Jean Cocteau, poète de 30 ans au talent déjà reconnu mais contesté (en particulier par les Surréalistes et André Breton) croise le chemin du tout jeune Raymond Radiguet, encore étudiant et qui vient de terminer son premier roman, "Le Diable au corps". Au coeur du Paris intellectuel et mondain une hisoire d'amour contrariée et éphémère se noue, avec la mort de Radiguet à 23 ans en point d'orgue, et la fuite de Cocteau dans l'opium…

Présenté au dernier festival de Cannes dans le cadre d'un hommage à Jean Cocteau, la troisième mise en scène de la comédienne et chanteuse Arielle Dombasle est une inclassable fantaisie, entre biopic du prince des poètes et comédie musicale, reconstitution historique et voyage onirique dans l'univers de Cocteau. Sur des textes de Cocteau — tirés notamment du livre intitulé "Opium" et de "Plain-chant", poème mis en musique et chanté par les acteurs —, la réalisatrice nous invite dans un trip où le merveilleux inventé par Cocteau (ses dessins, ses pièces…) croise le beau monde de son époque dans un exercice aussi stylisé qu'étonnant. Porté par une distribution haut de gamme dont, notamment, un séduisant couple Grégoire Colin-Samuel Mercer, "Opium" est un film aussi libre, inspiré, déroutant et poétique que pouvait l'être Cocteau lui-même.