Mercredi 13 mai 2009 Ă  16h30

La Captive

De Chantal Akerman

Avec | Stanislas Merhar, Sylvie Testud, Olivia Bonamy | Fiction | France, Belgique | 2000 | 118 min | 35mm optique

Simon veut tout savoir d’Ariane. Il la suit, la fait accompagner dans ses sorties, et la soumet Ă  un questionnement incessant. Le fait qu'il connaisse le goĂ»t d'Ariane pour les femmes, qu'il se doute qu'elle a une double vie ne fait qu'exacerber sa douleur, son impuissance et sans doute son dĂ©sir d'elle.

En 2000, Chantal Akerman s’attaque Ă  Proust, en adaptant de maniĂšre trĂšs libre La PrisonniĂšre dont elle tire une Ɠuvre entiĂšrement construite sur l’obsession amoureuse. DĂ©cidĂ©ment peu farouche, elle retravaille Ă©galement la filature de Vertigo d’Hitchcock pour se la faire sienne. Dans ce rĂ©cit, dĂ©veloppĂ© exclusivement du point de vue de Simon (incarnĂ© par Stanislas Merhar), on ne saura jamais rĂ©ellement ce que pense Ariane (interprĂ©tĂ©e avec grande justesse par Sylvie Testud). La subtilitĂ© du film vient alors de ce que l’on devine. « Je pense que Proust est trĂšs moderne Â», confiait Akerman aux Inrocks ; (
) il aborde des thĂšmes qui sont Ă  peine abordĂ©s par le cinĂ©ma d'aujourd'hui, comme le rapport Ă  l'Autre, les rapports entre les classes sociales, le vieillissement, le jeu entre intĂ©rieur et extĂ©rieur, rĂ©clusion et ouverture. Â» Comment ne pas y voir des liens avec l'Ɠuvre de la cinĂ©aste ?