
La Captive
De Chantal AkermanAvec | Stanislas Merhar, Sylvie Testud, Olivia Bonamy | Fiction | France, Belgique | 2000 | 118 min | 35mm optique
Simon veut tout savoir dâAriane. Il la suit, la fait accompagner dans ses sorties, et la soumet Ă un questionnement incessant. Le fait qu'il connaisse le goĂ»t d'Ariane pour les femmes, qu'il se doute qu'elle a une double vie ne fait qu'exacerber sa douleur, son impuissance et sans doute son dĂ©sir d'elle.
En 2000, Chantal Akerman sâattaque Ă Proust, en adaptant de maniĂšre trĂšs libre La PrisonniĂšre dont elle tire une Ćuvre entiĂšrement construite sur lâobsession amoureuse. DĂ©cidĂ©ment peu farouche, elle retravaille Ă©galement la filature de Vertigo dâHitchcock pour se la faire sienne. Dans ce rĂ©cit, dĂ©veloppĂ© exclusivement du point de vue de Simon (incarnĂ© par Stanislas Merhar), on ne saura jamais rĂ©ellement ce que pense Ariane (interprĂ©tĂ©e avec grande justesse par Sylvie Testud). La subtilitĂ© du film vient alors de ce que lâon devine. « Je pense que Proust est trĂšs moderne », confiait Akerman aux Inrocks ; (âŠ) il aborde des thĂšmes qui sont Ă peine abordĂ©s par le cinĂ©ma d'aujourd'hui, comme le rapport Ă l'Autre, les rapports entre les classes sociales, le vieillissement, le jeu entre intĂ©rieur et extĂ©rieur, rĂ©clusion et ouverture. » Comment ne pas y voir des liens avec l'Ćuvre de la cinĂ©aste ?