Courts métrages français pro 1ère partie

Une jeune peintre préparant sa première exposition s’investit dans sa création jusqu’à perdre pied avec le réel. 
Après Irinka et Sandrinka, le duo revient avec leur second projet commun, en compétition officielle à Annecy. Usant de sa palette de couleurs vives, le film en peinture animée propose de se plonger dans l’intériorité de sa protagoniste. Une réflexion sur l’art, et l’hyper-perception des artistes sur leur travail et sur le monde.

Un voyage dans les souvenirs intimes d’une grand-mère qui illustre le statut des femmes slovènes pendant la première partie du 20ème siècle.
Entre ses dessins troublants aux traits enfantins d’Emilie Pigeard, et la rudesse de son sujet composé par Urška Djukic, le film trouve donc sa place entre deux antipodes. Un postulat critique dont la mise-en-scène se met au service du sujet traité, au message fort.

Après s’être consacrée à une trilogie sur le sens du toucher (Futon, Snow Hut et Veil, de 2012 à 2014), Yoriko Mizushiri propose avec son dernier film un mélange de sensations bizarres, d’assemblage de lignes et de formes à l’esthétique minimaliste et douce. Anxious Body est une curiosité, tantôt mystérieuse, tantôt stimulante, à la fois dure et légère. Le film était présenté en avant-première mondiale à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en juillet dernier.

Au cœur d’un univers industriel abandonné, Métallo dresse le portrait d’un vieil homme dans le déni qui tente de faire valoir son droit d’exister. Commence pour lui un voyage mystique et solitaire. Ce récit est une métaphore du parcours intérieur d’un homme dont la vie s’écoule.
Formé à l’EMCA, Calvin Antoine Blandin interroge à travers ces films le rapport de l’humain à la difficulté de la réalité. Créé avec Tv Paint en imitant la technique du fusain, Metallo laisse des traces poussiéreuses à base de matériaux brutes, faisant du charbon un symbole, et lui donnant un rôle et à part entière.

Entre deux coups de téléphone, mon grand-père nous raconte quelques souvenirs de la guerre, quand il avait vingt ans.
Animation dynamique au crayon, le film s’articule comme une fresque au sein de l’univers intime de la mémoire du grand-père du réalisateur.
Décédé brutalement à l’été 2019, Mathias de Panafieu a reçu à titre posthume pour ce film le René-Valois du court métrage d’animation par le Festival du film francophone d’Angoulême en août dernier.

Seul au centre d’une place dénudée, un vieil homme s’effondre. Les passants qui gravitent autour l’évitent, l’ignorent ou lui portent secours.
Véritable expérience visuelle et immersive, le film déconcerte par son utilisation habile de la 3D, et propose une réflexion sur nos rapports aux médias et à l’information. Spécialisé dans l’art digital, le travail de Marc Héricher se veut toujours très personnel et déroutant, et ses films tels que Corpus (2015) ou ollo (2008), ont été récompensés dans de nombreux festivals.

Rouge et Blanche, deux sœurs jumelles heureuses, vivent dans une plaine aride aux abords d’une forêt hostile dont elles ont peur de s’approcher.
Après avoir réalisé trois courts métrages sélectionnés et primés dans des festivals internationaux, Anna Budanova revient avec un film à l’esthétique très marquée par l’utilisation de la gouache et de l’encre de chine, et inspiré par la tradition japonaise du butō (ou « danse des ténèbres »).