Apolonia, Apolonia
De Lea GlobDocumentaire, Dan.–Pol.–Fr., 2022, 116 min, Couleur, Cinéma Numérique 2K
Fifi hurle de joie (séance de 18h30) et Apolonia, Apolonia dépeignent deux portraitistes, l’un à l’orée de son ultime création, l’autre à l'aube de son œuvre. Dans les deux films, la relation qui se noue entre le peintre et la cinéaste contrecarre les lois du marché de l’art. (→ Lire la chronique de Claire Allouch).
Apolonia, Apolonia
La cinéaste danoise Lea Glob, qui termine sa formation dans une école de cinéma, et la peintre française Apolonia Sokol, encore étudiante aux Beaux-Arts de Paris, se rencontrent au Danemark autour de leur passion commune pour le portrait. Apolonia affine et confirme son talent de portraitiste sur des toiles grand format. S’y répondent les visages amis qui l’entourent, dont l’artiste et activiste féministe Oksana Shachko.
Pendant ce temps, caméra en main, Lea Glob se saisit des événements de l’existence d’Apolonia, qui vit dans la communauté du Lavoir Moderne Parisien. La cinéaste témoigne de la transformation d’Apolonia, de jeune peintre prometteuse en artiste reconnue par le marché, ce qui n’est pas sans bouleverser la pratique du portrait de cette dernière. « Est-ce ma caméra qui capture Apolonia ou Apolonia qui me capture dans son théâtre ? » s’interroge Lea Glob en cours de tournage.
Apolonia, Apolonia : en réitérant deux fois le nom de la portraitiste portraiturée, le film en appelle à l’immense liberté de l’artiste filmée, qui confie généreusement son temps de vie face caméra, mais qui vit trop intensément pour que tout puisse être enregistré. L’aventure de ce tournage aura duré 13 ans au total : la durée nécessaire d’un compagnonnage artistique doublé d’une complicité sororale.
Prix du Meilleur film, IDFA 2022.