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    Pleins feux sur Nadav Lapid

    Loin des explications de textes, les films de Nadav Lapid déjouent l’hypocrisie et les contradictions de nos sociétés modernes. De ses courts et moyens métrages aux longs, pleins feux sur une puissante oeuvre politique et poétique.

    Au bord de l’explosion

    Nadav Lapid explore des trajectoires humaines tendues vers leurs buts comme les cordes d’un arc tendu à l’extrême. Nourri de références cinéphiles liées à la Nouvelle Vague, critique envers les politiques de son pays, mais fasciné et façonné au mythe du guerrier, le brillant cinéaste israélien aime opposer les contraires, et laisser les spectateur·rices se forger leur propre opinion. Mus par une même sensibilité exacerbée au monde qui les entoure, des personnages récurrents circulent dans son oeuvre : Yoav, le petit poète de L’Institutrice, porte le même nom que l’intrus magnifique de Synonymes, et était déjà l’ami israélien d’Émile (La Petite Amie d’Émile). Des patronymes protecteurs qui guident l’oeuvre de Nadav Lapid depuis ses courts métrages réalisés à la Sam Spiegel School, jusqu’au Genou d’Ahed, sorti récemment, Prix du Jury au Festival de Cannes 2021.

    Une éthique de combattant

    Se nourrir des mots des autres, en soutirer leur magie, leur force. Ce que tente l’institutrice avec l’enfant poète (L’Institutrice), Émile l’accomplit, réclamant des récits authentiques à son ami israélien, alors que ce dernier s’attaque au dictionnaire des synonymes pour maîtriser la langue française (Synonymes). Car aucun mot ne coule de source, la langue s’acquiert comme un sport de combat. À propos de Synonymes, Stéphane Delorme écrit : « Yoav traverse des situations, des lieux, des expériences, sans en sortir des leçons toutes faites, il s’adapte, n’a peur de rien, marche en compagnie de Kurt Cobain, de Napoléon, d’Hector et d’Achille. Il ne construit rien ? Mais pourquoi construire quoi que ce soit ? C’est son honneur de juste vivre, c’est une éthique de combattant¹. » Une éthique qui définit tout le cinéma de Nadav Lapid.

    1. Cahiers du cinéma, n° 753

    Les séances

    samedi 13 novembre

    Séance de courts métrages 1 en présence de Nadav Lapid
    Le Policier (Ha-shoter) de Nadav Lapid

    dimanche 14 novembre

    Synonymes de Nadav Lapid

    vendredi 19 novembre

    Master class de Navad Lapid
    L’Institutrice (Haganenet) de Nadav Lapid

    samedi 20 novembre

    Séance de courts métrages 2 en présence de Nadav Lapid

    Une programmation en collaboration avec le festival Entrevues Belfort (21 - 28 novembre 2021), qui rendra également hommage au cinéaste Nadav Lapid.