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    Le Fantôme du Moulin Rouge
    Le Fantôme du Moulin Rouge © D.R.
    • DIM 19 SEPTEMBRE 2021 À 17:15

    Le Fantôme du Moulin Rouge

    de René Clair

    Retour de flamme / Séance présentée et accompagnée au piano par Serge Bromberg

    Avec Georges Vaultier, José Davert, Sandra Milovanoff, Albert Préjean, Madeleine Rodrigue, Maurice Schutze
    Fiction l France l muet l 1925
    104 min l Noir et blanc

    À propos du film

    Julien Boissel, jeune et talentueux entrepreneur, se voit contraint d’annuler son mariage avec Yvonne, dont le père l’a promise à un autre pour couvrir une affaire frauduleuse. Le jeune homme désespéré rencontre au Moulin Rouge le docteur Robini, qui lui propose de participer à une expérience de magnétisme. Julien y perd son corps, tandis que son âme s’envole, libre de parcourir Paris pour se livrer à toutes les facéties. Mais ça n’est qu’un début...

    Il est grand temps de réparer une injustice vis-à-vis de René Clair, qui subit violemment l’avènement de la Nouvelle Vague, dont il fut la cible favorite, érigé en symbole d’un vieux cinéma à détruire pour laisser passer la génération future. Quel triste malentendu pour un cinéaste au carrefour de l’ancien et du moderne, ne suivant jamais que son propre mouvement. René Clair, de son vrai nom René-Lucien Chomette (1898-1981) naît quasiment en même temps que le cinéma et ses premiers pas dans le septième art témoignent déjà d’une interrogation formelle entre désir d’expérimentation et appétence pour l’imaginaire : réalisé avec Man Ray et Marcel Duchamp, Entr’acte constitue une forme de révolution dadaïste. À 26 ans, il poursuit dans le fantastique avec Le Fantôme du Moulin Rouge. Si l’argument surnaturel renvoie à L’Avatar de Théophile Gautier, le déroulement rend hommage à la mode feuilletonesque d’un Feuillade mort la même année. Plus encore, le titre fait un malicieux clin d’oeil au Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux. Injustement oubliée, cette merveille exploite pourtant le cinéma dans sa dimension la plus magique, à une époque où il continue de s’inventer. Avec ses superpositions d’images, ses trucages de prestidigitateurs hérités de Méliès, cette fantasmagorie constitue également le premier film de fantôme du cinéaste, qui y reviendra plus tard, notamment dans sa période britannique avec Fantôme à vendre. On pleure régulièrement l’absence de cinéma fantastique français, mais René Clair au même titre que Georges Franju est l’un de ceux qui l’a le mieux illustré dans son aspect le plus poétique et le plus onirique. Un pied dans le rêve, un pied dans le social. Il est là, l’éblouissement, celui d’un idéaliste qui croyait en la candeur absolue du cinéma, ironique sans cynisme, pionnier discret qui dut faire face à l’arrivée du parlant avant de rester muet devant les quolibets de ses cadets. Pourtant qui maintenant pourrait contredire celui qui s’inquiétait d’une « standardisation » de la production et déclarait : « Si le cinématographe ne peut plus être qu’une machine à faire des bénéfices, il devra toujours descendre vers le goût le plus vulgaire » ?

    Serge Bromberg : « En 1983, la Cinémathèque Française sauvegarda la seule copie française survivante du Fantôme du Moulin Rouge, une version abrégée de près de la moitié. Le film semblait perdu à jamais, lorsqu’une copie anglaise tirée du négatif « export » (de moins bonne qualité) fut identifiée au British Film Institute, à Londres. L’histoire était devenue différente, les noms avaient changé... Bref, ce n’était plus le film de René Clair. À partir de ces deux éléments en en complicité avec ces deux archives, Lobster Films (avec le soutien du Centre National du Cinéma) a effectué une numérisation 4K, et une restauration complète, tentant d’approcher au plus près de la version originale du film. Nous y sommes, et cette oeuvre longtemps considérée comme mineure apparaît désormais dans sa jeunesse et son énergie originelles. Le Fantôme est bien un très grand film de René Clair, plein de fantaisie, de poésie et d’imagination. La restitution des teintes originales, et l’interprétation en piano « live », font de cette projection, l’une des toutes premières présentations au monde de la version restaurée, un événement majeur et très... étrange. »
     

    Retour de flamme / Séance présentée et accompagnée au piano par Serge Bromberg

    Copie neuve

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