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    "Vivir allí no es el infierno, es el fuego del desierto. La plenitud de la vida, que quedó ahí como un árbol"
    "Vivir allí no es el infierno, es el fuego del desierto. La plenitud de la vida, que quedó ahí como un árbol" © D.R.
    • VEN 22 MARS 2019 À 14:15

    Vivir allí... + Part One...

    Compétition internationale

    Vivir allí no es el infierno, es el fuego del desierto. La plenitud de la vida, que quedó ahí como un árbol

    Documentaire l Chili, Brésil l VOSTA l 2018
    59 min l Cinéma Numérique 2K

    de Javiera Véliz

    Totoral est une ville comme un mirage, un Brigadoon en plein désert. Quelques habitants, trop vieux pour partir, résistent au vent pour veiller les arbres et les chèvres. Vivir alli… est d’abord un film sur ce vent, qui est le grand architecte de Totoral, et dont il observe, dans de longs plans minutieux, le travail infinitésimal sur le paysage. Ces plans immenses, qui manipulent merveilleusement les distances (sujets lointains, sons au creux de l’oreille), rappellent d’abord combien les nouvelles caméras HD ont réinventé le spectacle du mouvement de la vie. Mais Javiera Véliz Fajardo ne se contente pas de cette ivresse cosmique des détails, qui donne l’impression parfois, devant le tableau burlesque et sisyphéen d’un berger lilliputien nargué par sa chèvre au milieu des dunes, de voir s’animer une luxueuse maquette. Car après tout, que peut le réalisme face à un mirage ? Vivir alli… propose, pour répondre, une invention plastique qui est aussi un retour inattendu à Méliès. La présence-absence de Totoral y devient un rigoureux protocole formel, par l’entremise de fondus enchaînés dont l’extrême lenteur fait se diluer les paysages les uns dans les autres, et naître entre eux des visions indues. L’effet est d’autant plus beau qu’on jurerait que c’est sous l’effet du vent lui-même, puissant sortilège, que les plans glissent à la surface du film. Ce n’est pas la moindre des élégances de Vivir alli… que d’inventer ainsi son propre genre – quelque chose comme : le documentaire psychédélique d’observation.
    –Jérôme Momcilovic

    The town of Totoral is a like a mirage, a Brigadoon in the middle of the desert. A few residents, too old to leave, defy the wind in order to care for trees and goats. Living There… is above all a film about this wind, the master architect of Totoral. In long detailed shots, the film observes the wind’s infinitesimal workings on the landscape. These immense shots, which manipulate distances splen­didly ( far-away subjects, sounds heard deep in the ear), first remind us the extent to which new HD cameras have reinvented the spectacle of life’s motion. But Javiera Véliz Fajardo does not make do with the cosmic euphoria of detail, which sometimes gives the impression of a lavish mock-up come to life – as in the burlesque and Sisyphean picture of a Lilliputian shepherd taunted by his goat in the middle of the dunes. After all, what can realism do in the face of a mirage? In response, Living There… proposes a plastic invention that unexpectedly revisits Méliès. The presence-absence of Totoral becomes a strict formal device with extremely slow crossfades that dis­solve the landscapes into each other and create unwarranted visions. The effect is all the more splendid as we would swear that it is under the powerful spell of the wind itself that the shots slide over the surface of the film. Not the least of the graceful aspects of Living There… is that it invents its own genre – something like: the psychedelic observational documentary. 
    –Jérôme Momcilovic

    Part One : Where there is a joyous mood, there a comrade will appear to share a glass of wine

    Documentaire l Royaume Uni l VOA STF l 2018
    23 min l Cinéma Numérique 2K

    de Rosalind Nashashibi

    Dans la nouvelle d’Ursula Le Guin The Shobies’ Story, des scientifiques découvrent un moyen de voyager plus vite que la lumière, mais celui-ci repose sur la suppression de la linéarité. Sans référence temporelle commune, l’équipage du vaisseau envoyé dans l’espace se trouve dans l’incapacité de communiquer, jusqu’à ce qu’un jour, quelqu’un allume un feu. Chacun se met alors à raconter ce qu’il a vécu, redonnant ainsi corps à une communauté humaine. C’est autour d’un verre qu’un groupe de personnes aux relations floues évoquent cette histoire puis discutent des liens entre l’existence du temps, l’aptitude à communiquer et finale­ment la possibilité d’aimer. Ils semblent en cela confirmer le propos de la nouvelle : c’est en partageant ensemble un même temps, et pas seulement un même espace, que nous pouvons rester liés à autrui. Mais le film ne cesse de s’autocom­menter et semble se contredire, puisque le synchronisme des êtres s’y exprime dans une asynchronie per­manente – mais d’amplitude variable – entre sons et images. Résolument non-linéaire, il fait voyager les uns par-delà les autres, revient en arrière, fait des boucles. Intérieurs nuit, exté­rieurs jour : les lieux et les moments se télescopent pour célébrer la possi­bilité de constituer, ne serait-ce que temporairement, une micro-société au sein de laquelle il serait possible de se comprendre malgré les diffé­rences – de nationalités, de généra­tions… À cet effet, l’art semble être un support de choix. Outre la nouvelle de science-fiction, le groupe se réunit autour d’oeuvres picturales mais sur­tout, autour de ce feu que représente le fait de créer un film ensemble. 
    –Olivia Cooper-Hadjian

    In Ursula Le Guin’s novella, The Shobies’ Story, scientists discover how to travel faster than light, but their method depends on eliminating linearity. With no common temporal reference, the crew sent into space finds itself unable to communicate, until one day someone lights a fire. Each of them then begins to talk about what they have experienced, giving body once again to a human community. It is around a drink that a group of people with unclear ties evoke this story and discuss the linkages between the existence of time, the ability to communicate and, finally, the possibility of loving. What they say seems to confirm the novel­la’s theme: it is by also sharing the same time, and not just the same space, that we can remain connected to others. But the film constantly self-comments and seems to contra­dict itself as the human’s synchro­nism is expressed in a permanent asynchrony – with varying ampli­tudes – between sound and image. Resolutely non-linear, it has some travel ahead of others, reverses, loops back. Interior night, exterior day: places and moments collide to cele­brate the possibility of forming, albeit temporarily, a micro-society in which people understand one ano­ther despite differences – of nationa­lity, generation… In this regard, art seems the ideal medium. Apart from the science-fiction novella, what brings the group together is not only pictorial works but, above all, the fire represented by the fact of creating a film together. 
    –Olivia Cooper-Hadjian

    Compétition internationale

    Suivi d'un débat (20min)