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    "Taurunum Boy"
    "Taurunum Boy" © D.R.
    • MER 20 MARS 2019 À 19:00

    Labour/Leisure + Taurunum Boy

    Compétition internationale

    Taurunum Boy

    Documentaire l Serbie l VOSTA l 2018
    70 min l Cinéma Numérique 2K

    de Dusan Grubin, Jelena Maksimovic

     

    Taurunum était le nom romain de la municipalité de Zemun, aujourd’hui rattachée à Belgrade et très fière de son club de football. Les garçons, eux, sont comme tous les garçons : gueulards, butés, nombreux. Mais ici, où règne la loi des hooligans et à travers eux d’une virilité ancestrale avec laquelle personne n’imagine négocier, ils sont un peu plus garçons encore. C’est-à-dire un peu plus partagés entre les fanfaronnades qu’impose leur imaginaire de caïds, et ce malaise fiévreux qu’ils espèrent cacher sous une apathie surjouée. Taurunum Boy saisit magnifique­ment ce double visage des garçons de 13 ou 14 ans, guerriers aux joues roses terrifiés par la vie et d’ailleurs absolument pas prêts pour elle. Dušan Grubin et Jelena Maksimović en ont fait l’objet d’un théâtre à deux échelles. La première, très large, film les lieux (bateau abandonné investi pour des jeux, terrains vagues où trouver quelque chose à détruire, tribunes de foot ou cantine scolaire) comme autant d’arènes, puisque les garçons se voient gladia­teurs. Le deuxième, près des visages, est celle des confessions, pressées par l’été qui vient et après quoi plus rien ne sera pareil. Le film alterne ces échelles mais dessine aussi une nette montée en puissance, depuis la fascination acquise d’avance pour cette sociabilité de petits hommes, vers le vibrato éternel des adieux à l’enfance. 
    –Jérôme Momcilovic

    Taurunum was the Roman name for Zemun municipality, today attached to Belgrade and very proud of its football club. The boys are like all boys: loudmouthed, stubborn, nume­rous. But here, under the reign of hooligan law and an ancestral viri­lity that no one dreams of challen­ging, they are even more boyish. In other words, a little more divided between the bravado that their kingpin imaginary requires of them, and the feverish unease that they hope to hide under an exaggerated apathy. Taurunum Boy magnifi­cently captures this double face of the 13- or 14-year-old boys, these rosy-cheeked warriors terrified by life and in no way prepared for it. Dušan Grubin and Jelena Maksimović have made this into the object of a two-scale theatre. The very wide first scale films places (abandoned boats now taken over for games, waste­lands full of things to destroy, football stands and the school canteen), all of them arenas for boys who see them­selves as gladiators. The second scale, close to their faces, is that of confessions, hastened by the immi­nence of a summer after which nothing will be the same. The film alternates these scales but also des­cribes a fast-growing power, shifting from the already acquired fascina­tion for the sociability of little men towards the eternal vibrato of saying goodbye to childhood. 
    –Jérôme Momcilovic

    Labour/Leisure

    Documentaire l Canada l VOSTA l 2019
    19 min l Cinéma Numérique 2K

    de Jessica Johnson, Ryan Ermacora

     

    Lieu de repos, lieu de loisir, la vallée de l’Okanagan, au sud-ouest du Canada, accueille les touristes et leur désir de vacance. D’un plan large sur un terrain de golf impeccable à l’autre - une somptueuse villa surplombant des plantations – le film change de focale pour aller voir et mettre en lumière une réalité plus amère. Sous la sérénité bourgeoise des villas, dans les champs, travaille une population immigrée venue d’Amérique du Sud. La caméra s’approche et dévoile l’en­vers du décor faisant le constat froid d’un système solide où les tâches ingrates sont toujours données à ceux que l’on accueille dans l’ombre. Les ouvriers agricoles, habitués du voyage, sont à l’oeuvre derrière les chaines de tri, ramassent, scannent, s’activent. Au-delà de leurs gestes c’est le schéma d’un monde qui se répète. Le racisme structurel tient. Le geste est net : Labour / Leisure, la résonnance, grinçante, reste en écho. La frontière entre les deux termes ne disparaitra pas. Ce territoire n’est pas le même pour tous, il offre un cadre large et somptueux pour les uns et un plus resserré et oppressant pour les autres. Depuis la villa surplombant les plantations, les privilèges ne cessent de s’étendre. 
    –Clémence Arrivé

     

    A place of rest, a place of leisure, the valley of Okanagan in southwest Canada welcomes tourists and their appetite for holidaymaking. Moving from a wide-angle shot of an impec­cable golf course to another showing a lavish villa overlooking planta­tions, the film switches focus to visit and shed light on a more bitter rea­lity. Beneath the bourgeois serenity of the villas, in the fields, an immigrant population from South America is at work. The camera moves closer and reveals the flipside of the picture, starkly observing a well-established system in which the thankless tasks are always given to those welcomed in the shadows. The farm workers, used to moving around, are at work behind the sorting lines, picking, scanning, keeping busy. What is being repeated is not simply their gestures but the pattern of a whole world. Structural racism holds firm. The gesture is clear: Labour / Lei­sure, the grating resonance lingers as an echo. The frontier between the two notions will not disappear. This ter­ritory is not the same for all. It offers a broad and sumptuous framing to some, and a tighter and more oppres­sive one to others. From the villa overlooking the plantations, privile­ges are constantly expanding. 
    –Clémence Arrivé

    Compétition internationale

    Suivi d'un débat (20min)