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    Cinéma ville - juin 2013

    Autour de Montparnasse

    Un passé artistique glorieux, des cafés célèbres, une tour gigantesque, une prison au nom ironique qui ne doit pas faire rire ses pensionnaires (la Santé)… quelques images d’un quartier qui a beaucoup changé, chanté par Alain Souchon : « Si tendre soit la nuit, elle passe / Ô ma Zelda, c’est fini Montparnasse / Miles Davis qui sonne sa Gréco / Tous les Morrison, leur Nico. »

    Est-ce que Montparnasse, comme Capri, « c’est fini » ? Il est vrai qu’on est enclin à la nostalgie en regardant les films consacrés à l’âge d’or d’un quartier fréquenté au début du XXe siècle par des artistes venus du monde entier.Kiki et les Montparnos, film d’animation dédié à la célèbre modèle et muse Kiki de Montparnasse, évoque la furieuse vie mondaine et artistique qui y régnait dans les années folles ; comme Montparnasse, film expérimental de 1931, ouQuartet de James Ivory qui valut à la toute jeune Isabelle Adjani un prix d’interprétation au Festival de Cannes. La vie tourmentée de Modigliani a inspiré ce qu’on n’appelait pas encore un biopic, Montparnasse 19, avec le vibrant Gérard Philipe, ainsi qu’un épisode de la série télévisée Les Heures chaudes de Montparnasse.
     

    Montparnasse, c’est aussi la tour du même nom, objet de nombreuses polémiques en raison de sa hauteur (210 mètres). Surgie de terre au début des années 70, elle est le symbole d’un capitalisme sans âme dans un film de Jean-Louis Bertucelli, L’Imprécateur. Autres tours, les miradors de la prison de la Santé, seule prison parisienne intra muros. Le cinéma, qui aime les voleurs et les tentatives d’évasion, l’a souvent prise pour cadre. Le plus beau film qui s’y tourna est sans doute Le Trou, dernière oeuvre de Jacques Becker, qui retrouva pour l’occasion un des décors de son chef-d’oeuvre, Casque d’or. La scène finale de l’exécution de Serge Reggiani sous le regard de Simone Signoret est certainement l’une des plus bouleversantes du cinéma.