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    Carte blanche à Guy Maddin

    Fou de cinéma muet, le canadien Guy Maddin réalise en 1986 à  l’âge de 30 ans, The Dead Father, son premier court métrage, déjà emprunt de son esthétique proche du rêve éveillé. Deux ans plus tard, son premier long métrage Tales from the Gimli Hospital l’impose comme un digne héritier de Lynch et Buñuel, défendu par Ben Barenholtz, exhumeur cinéphilique qui découvrit Jodorowsky, Romero ou les Frères Coen. S’en suivent de nombreux travaux hypnotiques et surannés, tous obsédés par le souvenir. Du tragique Archangel à Dracula, pages tirées du journal d’une vierge, comédie musicale déglinguée, il continue de fouiller dans les recoins les plus sombres de son esprit.

    En 2003, The Saddest music in the world signe le début de sa collaboration avec celle qui deviendra sa muse : Isabella Rossellini. David Cronenberg, Tom Waits, Martin Scorsese ou Todd Haynes ne s’en sont toujours pas remis. Sa reconnaissance ne l’empêche pas de poursuivre ses travaux marginaux à l’instar de sa fascinante trilogie Et les lâches s’agenouillent, Des trous dans la tête, et en 2007 Winnipeg mon amour, ode à sa ville d’origine, considérée par beaucoup comme son oeuvre majeure. En 2013, il étonne une nouvelle fois ses fans avec Spiritismes, anthologie de courts rendant hommage à ses maîtres (Hitchcock, Stroheim, Vigo...) et dont chaque segment a été tourné en une seule journée. Il nous revient cette année avec le monstrueux La chambre interdite.