L’explosion du cinéma brésilien
Pleins feux sur le cinéma brésilien, remarqué dans les grands festivals de l’année, dont on redécouvre la richesse et la vitalité alors que des menaces politiques pèsent sur son existence. Table ronde sur les politiques cinématographiques, soirée sur l’Amazonie, rencontres avec les réalisateurs éclairent un corpus de films ancrés dans les territoires de ce pays-continent.
« Ce film a généré près de 800 emplois, directs ou indirects. Le cinéma est une identité et une industrie » rappelle Kleber Mendonça Filho à la fin de Bacurau. Invité d’honneur du festival, l’auteur des Bruits de Recife et d’Aquarius signe un film de genre percutant, un geste cinématographique et politique inoubliable, récompensé du Prix du jury à Cannes. De son côté, Karim Aïnouz (Madame Satã) nous fait l’honneur d’ouvrir le festival avec La Vie invisible d’Eurídice Gusmão, prix Un certain regard. Gabriel Mascaro et son cinéma audacieux (Divino Amor, Rodeo, Ventos de Agosto) les rejoindra pour une table ronde sur l’état actuel des politiques culturelles au Brésil. Car ce regain de reconnaissance internationale est assombri par une série de mesures inquiétantes de la part du gouvernement de Jair Bolsonaro, à commencer par la mise sous tutelle de l’Ancine, l’Agence nationale du cinéma créée en 2001.
Du Nordeste à l’Amazonie
Depuis les années 2000, le cinéma brésilien a multiplié les productions régionales : une liberté retrouvée pour la création. Si Maya Da-Rin signe un premier opus splendide sur la communauté tukano (A Febre), Juliana Rojas et Marco Dutra revisitent la problématique des classes sociales avec un film de loup-garou (Les Bonnes Manières) et Marcelo Caetano filme avec légèreté la sexualité des trentenaires de São Paulo (Corpo elétrico). Alors que Sandra Kogut s’attaque au scandale du blanchiment d’argent dans un film clairvoyant (Trois étés), il est à craindre que ce bouillonnement créatif ne soit brutalement freiné dans son élan.
Les films :
La Vie invisible d’Eurídice Gusmão
de Karim Aïnouz
en présence du réalisateur
vendredi 15 novembre 20h
Madame Satã
de Karim Aïnouz
en présence du réalisateur
samedi 16 novembre 15h
Séance de courts métrages
de Kleber Mendonça Filho
en présence du réalisateur et d’Émilie Lesclaux (productrice)
samedi 16 novembre 18h
Trois étés
de Sandra Kogut
en présence de la réalisatrice
samedi 16 novembre 20h30
Deslembro
de Flavia Castro
Inédit en salles / carte blanche au festival Jangada
en présence de Jeanne Boudier (actrice), Katia Adler (directrice du festival Jangada) et Maud Chirio (historienne, spécialiste du Brésil)
dimanche 17 novembre 14h30
Les Bruits de Recife
de Kleber Mendonça Filho
en présence du réalisateur et d’Émilie Lesclaux (productrice)
dimanche 17 novembre 20h
Aquarius
de Kleber Mendonça Filho
en présence du réalisateur et d’Émilie Lesclaux (productrice)
lundi 18 novembre 14h30
Séance spéciale Amazonie
Iracema, uma Transa Amazônica
d’Orlando Senna et Jorge Bodanzky
suivie d’un débat avec Sébastien Mabile (avocat spécialisé dans les questions de droit de l’environnement) et Aurélien Francisco Barros (réalisateur, spécialiste de l’Amazonie), animé par Glauber Sezerino (sociologue, administrateur d’Autres Brésils)
lundi 18 novembre 18h30
Divino Amor
de Gabriel Mascaro
inédit en salles
en présence du réalisateur
lundi 18 novembre 20h30
Ventos de Agosto
de Gabriel Mascaro
mercredi 20 novembre 16h
Rodéo
de Gabriel Mascaro
mercredi 20 novembre 18h
A Febre
de Maya Da-Rin
Inédit en salles
vendredi 22 novembre 18h30
Corpo elétrico
de Marcelo Caetano
en présence du réalisateur
samedi 23 novembre 15h
Les Bonnes Manières
de Juliana Rojas et Marco Dutra
samedi 23 novembre 21h
Une seconde mère
d’Anna Muylaert
dimanche 24 novembre 18h
Et aussi :
Brésil : le cinéma en danger ?
Table ronde Animée par Erika Campelo (coprésidente d’Autres Brésils) avec Beatriz Rodovalho (docteur en cinéma et membre d’Autres Brésils), Émilie Lesclaux (productrice) et les réalisateurs Karim Aïnouz, Kleber Mendonça Filho et Gabriel Mascaro
dimanche 17 novembre 17h30
Nos espaces aux couleurs du Brésil :
Tombamento exposition de photographies de Carolina Arantes
→ vernissage le dimanche 17 novembre à 17h
Ateliers danses brésiliennes animés par Alex Lima
Durée: 1h
samba → samedi 16 novembre à 17h30
funk passinho → samedi 23 novembre à 17h30