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    Master Class de Lambert Wilson
    Master Class de Lambert Wilson Master Class de Lambert Wilson

    La Master class de Lambert Wilson

    animée par Pascal Mérigeau

    Le fils d’un grand acteur est-il destiné forcément à monter lui aussi sur les planches ? Y aurait-il là quelque malédiction ? Non, assurément, et d’ailleurs de ce destin dessiné pour lui par Georges Wilson, son père, Lambert longtemps n’a pas voulu. Qui à dix-sept ans, pourtant, s’est retrouvé élève du London’s Drama Centre, lui qui alors pensait plus cinéma que théâtre et songeait moins à se faire comédien qu’il ne se rêvait en vedette, ainsi qu’il en convient aujourd’hui. Trop timide de nature, trop discret, trop impressionné aussi par ce père dont il se souvient comme faisant flamme de la brindille la plus infime.

    Acteur pourtant, c’est ce qu’il est devenu, tant en France qu’en Angleterre et à Hollywood, l’anglais étant sa seconde langue maternelle, qu’il parle sans aucun accent. Acteur ici et là, donc, mais il lui a fallu du temps avant d’y prendre plaisir, lui qui est aussi un chanteur estimé, metteur en scène de théâtre, bientôt de cinéma, c’est en tout cas à cela qu’il pense aujourd’hui. Le plaisir il l’a trouvé d’abord, dit-il, sur les plateaux de cinéma, il aime le travail d’équipe, le sentiment d’avancer ensemble, que ce soit à Hollywood pour Cinq jours ce printemps-là de Fred Zinnemann, ou Matrix notamment, ou sous la direction d’Alain Resnais, dont il est devenu, depuis On connaît la chanson (1997), un des comédiens de référence, jusqu’à Vous n’avez encore rien vu (2012), en attendant, peut-être, la prochaine réalisation du maître.

    En 2010, il a vécu cet événement rarissime de monter à deux reprises les marches de Cannes, pour les films de Bertrand Tavernier La Princesse de Montpensier et Xavier Beauvois Des hommes et des dieux. Dans Alceste à bicyclette, de Philippe Le Guay, il incarne une vedette de télévision qui se met en tête de monter et de jouer “Le Misanthrope” avec Fabrice Luchini. Rencontre explosive de deux conceptions, pourtant les deux comédiens se sont trouvés sur une même longueur d’ondes. De tout cela, et de tout ce qu’il lui plaira, Lambert Wilson parlera le 3 février au Forum des images. Pascal Mérigeau

    Critique au Nouvel Observateur, Pascal Mérigeau a publié plusieurs ouvrages sur le cinéma dont “Pialat” (Éd. Ramsay, 2007), “Depardieu” (Éd. Flammarion, 2008) et “Jean Renoir” (Éd. Flammarion, octobre 2012).