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    Design graphique : ABM Studio
    Design graphique : ABM Studio Visuel de couverture : Blancanieves / Control © Collection Christophel

    L’éclat du noir et blanc

    30 films hauts en couleur

    Le noir et blanc n’a jamais déserté nos écrans, il reviendrait même en force depuis l’arrivée du numérique ; revisité, nouvellement éclairé, ravivant notre imaginaire cinématographique. Tournés à Buenos Aires, à Paris, dans un pays imaginaire africain ou la forêt philippine, ils ouvrent à tous les imaginaires, tous les territoires, toutes les cultures, tous les genres. Retour sur les films en noir(s) et blanc(s) de notre époque.

    La matière de l’imaginaire
    « J’aime beaucoup le noir et blanc, l’imaginaire travaille, on croit parfois même avoir vu des couleurs » explique le jeune Louis Garrel à la sortie de Petit Tailleur, son premier film, en 2010. Héritier d’un certain cinéma d’auteur, d’une esthétique qui doit composer avec l’économie ? Pas seulement. Le cinéma en noir et blanc a le vent en poupe depuis les années 2000, quel que soit l’âge des réalisateurs. Son intemporalité permet de brouiller les frontières entre passé et présent, le rêve et la réalité, de rendre hommage au temps suspendu. L’image en noir et blanc enveloppe l’intime (The Day He Arrives), comme le récit historique (Ida), de la même blanche lumière réaliste. Elle égrène les palettes de gris (Le Cheval de Turin), détaille les ombres et les reflets (Blancanieves), souligne les émotions (Tetro), elle invite au toucher, elle est soyeuse et subtile (Sauvage Innocence).

    Les couleurs du récit
    Par son statut immuable, le noir et blanc contemporain sert pleinement les récits mêlant mémoire et temps présent. Hommage aux peuples d’Amazonie d’hier et d’aujourd’hui (L’Étreinte du serpent), aux traces de l’histoire coloniale dans le monde actuel (Tabou). Car les nouvelles technologies autorisent de nouveaux usages. La couleur fait délicatement irruption dans le noir et blanc historique de François Ozon (Frantz). Pour Edgar Reitz, auteur allemand de la série culte Heimat, tourner en numérique et en noir et blanc, s’inscrit dans « la grande histoire de la cinématographie en noir et blanc, que nous admirons autant dans les films expressionnistes que dans ceux des maîtres russes, italiens et américains sans nous priver totalement des ressources de la couleur ». Une nouvelle page de la grande histoire du cinéma en noir et blanc s’est ouverte.