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    Présentation du cycle "Home Sweet Home"

    Le cinéma s’est fait l’écho des maisons qui jalonnent la vie des hommes. Machine à habiter comme à émouvoir*, la maison est à la fois personnage et décor, se prêtant à merveille aux représentations mentales d’univers tour à tour rassurants ou inquiétants autant qu’au déploiement romanesque.

    « LA MAISON EST NOTRE COIN DU MONDE** »
    De l’enfance (Les Dernières Vacances de Roger Leenhardt) à la maison familiale des retrouvailles, lieu des rites et souvenirs (Still Walking de Kore-Eda Hirokazu), c’est un personnage à part entière (Mon oncle de Jacques Tati) qui vaut de se battre pour la garder (Autant en emporte le vent de Victor Fleming). Elle peut être le siège des névroses familiales (Home d’Ursula Meier) comme devenir le tombeau d'une dynastie (La Splendeur des Amberson d’Orson Welles).

    LA MAISON ET LA MORT
    Il y a peu de maisons heureuses à l’écran. Dans le cinéma fantastique ou d’horreur, elles sécrètent d’affreux mystères (Poltergeist de Tobe Hooper, Psychose d’Alfred Hitchcock). Liées à la mort et aux fantômes (Beetlejuice de Tim Burton), aux terreurs enfantines (Les Autres d’Alejandro Amenábar), les maisons hantées incarnent aussi les angoisses de leurs habitants (Shining de Stanley Kubrick). Les intérieurs anxiogènes des films de Roman Polanski (Le Locataire, La Jeune Fille et la Mort ou Répulsion) sont les lieux de tous les dangers sans qu’on sache toujours s’il s’agit d’un complot ou de la paranoïa des personnages.

    À DOUBLE TOUR
    Quand les clefs de la maison sont entre les mains d’une seule personne, qui ferme la porte à double tour pour en séquestrer d’autres (Le Château de la pureté d’Arturo Ripstein), la maison devient prison (L’Obsédé de William Wyler). Pour ces prisonnières - car ce sont souvent des femmes -, tenues cachées, enfermées, « le château devient lieu de l’initiation et le seuil du monde invisible*** » (La Belle et la Bête de Jean Cocteau).

    Une programmation élaborée par Muriel Dreyfus, avec Javier Martin.

    * Selon la formule célèbre de Le Corbusier / ** Gaston Bachelard, « Poétique de l’espace » (PUF, 1957) / *** Elizabeth Durot-Boucé, « Introduction à la fiction gothique » (éd. Publibook, 2013)