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    L'apocalypse
    L'apocalypse © Collection Christophel
    du 12 DÉCEMBRE 2012 au 06 JANVIER 2013

    L’Apocalypse

    Venez vivre l’Apocalypse au Forum des images ! Et choisissez votre fin du monde : explosion de la planète, attaque d’extraterrestres, guerre nucléaire, réchauffement climatique, étranges virus, nouvel âge glaciaire, tremblement de terre, tsunami et autres ouragans… Au gré de courts métrages, cinéma expérimental, dessins animés, blockbusters ou films d’auteur.

    Le mythe de l’Apocalypse trouve ses racines dans les prophéties religieuses. Si le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse de Jean, se termine par la description d’une Terre nouvelle où les hommes vivront leur éternité, sa dimension négative – destruction, catastrophe – a marqué plus profondément les esprits. C’est aussi, depuis l’aube du XIXe siècle, un thème majeur de la science-fiction : les auteurs y puisent des images qui symbolisent la peur face à un avenir incertain et révèlent les dysfonctionnements de notre monde. La dernière prophétie annonce la fin du monde en décembre 2012. Elle offre l’occasion de revenir sur les récits d’apocalypse au cinéma. 

    Une allégorie sur notre monde

    En ce début du XXIe siècle, la fascination grandissante pour les théories sur l’Apocalypse est à son comble. Et ces dernières années, les films traitant de la fin du monde se sont multipliés, tant dans le cinéma d’auteur (Melancholia, Take Shelter, Le Cheval de Turin) que dans les blockbusters américains. Ils sont sans aucun doute le reflet de la crise morale que traverse la civilisation occidentale, confrontée aux catastrophes naturelles récentes (raz-de-marée, ouragans, éruptions, précipitations diluviennes…) et à l’actualité (11 septembre, catastrophe de Fukushima, désastres pétroliers, pandémies, paniques fi nancières, émeutes, etc.). C’est avec le cinéma, comme dispositif de mise en forme de l’imaginaire social, que les discours apocalyptiques ont trouvé un médium à leur mesure.  

    De fait, si on se penche sur l’histoire cinématographique, la mise en scène de la fin du monde constitue un thème récurrent. Et les génocides, Hiroshima, Tchernobyl, le 11 septembre, le réchauffement climatique sont autant d’événements traumatiques qui nourrissent en permanence l’imaginaire apocalyptique. Avec des formes cinématographiques variées : réaliste (Contagion) ou ultra-réaliste (La Bombe), fantastique bien évidemment (Les soucoupes volantes attaquent), horreur (Zombie), dramatique (Pluie noire) et même drôle (Les Derniers Jours du monde). 

    À chaque époque, son film catastrophe

    “Le film d’épouvante des années 1930 métaphorisait la crise économique de 1929, les films de science-fiction des années 1950 seraient des allégories de la guerre froide et les films des années 1990 et 2000 évoqueraient, avec encore moins de détours, les crises géostratégiques et climatiques des États-Unis et du reste du monde.” (1) Ainsi, après Hiroshima, l’humanité comprend qu’elle dispose désormais des moyens de son autodestruction. En témoignent des films comme Le Monde, la chair et le diable (1959) ou Point limite (1964). Dans les années 1970, ce cinéma se fait plutôt l’écho de la contestation de la consommation de masse.  

    Les films d’horreur sont particulièrement révélateurs de cette évolution nihiliste. Initiée en 1968, la Saga des morts vivants de George A. Romero cultive, sous couvert de série B d’horreur, un discours politique virulent : anticonsumériste, anticapitaliste, antimilitariste. Un grand pessimisme – voire nihilisme ? – se retrouve dans des films récents comme Blindness de Fernando Meirelles (qui imagine une humanité rendue aveugle suite à une épidémie), Les Fils de l’homme d’Alfonso Cuaron (les femmes du monde entier sont frappées de stérilité), ou La Route de John Hillcoat (certains survivants sont devenus cannibales). Lorsque la civilisation s’effondre, les pires instincts ressurgissent. Jusque dans les années 1990, la catastrophe était toujours évitée de justesse. Désormais, elle se produit. Ainsi, la fin du monde apparaît comme une punition implacable infligée à une humanité qui ne mérite pas vraiment de survivre. This is the end !  

    1 – “L’Imaginaire de l’apocalypse au cinéma” de Arnaud Join-Lambert, Serge-Goriély et Sébastien Févry (Éd. L’Harmattan, 2012) 

    La programmation de L’Apocalypse a été élaborée par Isabelle Vanini, programmatrice du Forum des images.

     

    Bibliographie

    Webographie

    Filmographie complète

    Filmographie complémentaire

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