« Plume est un portrait de ma fille souffrant d'anorexie.
Pendant un an, à l'aide d'une caméra Super 8, j'ai filmé les moments où la communication pouvait s'établir entre elle et moi, à la manière d'un journal. Cette communication était un dialogue des corps : moi, en état de mobilité permanente, tournant autour de son corps et son visage et essayant d'approcher son âme emmurée, filmant sa peau et sa chevelure. Des images plus récentes se mêlent à ces images d'archives sans qu'il soit possible de discerner le passé du présent. Des textes collés sur les murs de la chambre rendent compte de l'angoisse de la mère-cinéaste, ou bien des mesures correspondant à l'univers obsessionnel de la maladie ou au décompte désordonné des jours. Le film se veut sans dialogues, laissant la part à la parole intérieure par le biais des textes collés et faisant l'objet d'une création électroacoustique par Jean-Marc Manteau. Contrairement au texte qui correspond au point de vue de la cinéaste, la musique correspond à l'intériorité de Plume, travaillant particulièrement l'expression de la légèreté à travers des sonorités liées au souffle, à l'eau et au cristal. »