Ukraine : un cinéma en quête d'indépendance
Depuis l’indépendance politique du pays en 1991, le cinéma ukrainien, en perpétuelle quête d’autonomie et de repères, cherche sa voie. Longtemps identifié au système soviétique, il produit pourtant des oeuvres contestataires qui montrent le chemin.
UN PAYS, UNE FRONTIÈRE ?
Depuis la chute du bloc soviétique, l’Ukraine, à la croisée de l’Europe et de la Russie, cherche son équilibre, entre volonté d’exister en dehors de l’influence de la seconde et problèmes de corruption qui gangrènent le pays. La Révolution orange de 2004 tente de changer la donne, sans succès. En novembre 2013, Kiev suspend les négociations avec l’Union européenne. S’ensuit une vague de manifestations protestataires, place Maïdan, violemment réprimées. En février 2014, le président pro-russe Viktor Ianoukovitch est destitué. Très rapidement, la Crimée est rattachée à la Russie après un référendum controversé. Une guerre civile dans l’est de l’Ukraine majoritairement russophone entraîne encore aujourd’hui des milliers de morts.
UN CINÉMA DE RÉSISTANCE
À l’époque soviétique, le cinéma ukrainien est particulièrement florissant. Au sein même du système, des réalisateurs (S. Paradjanov, Y. Illienko) ouvrent la voie à un cinéma plus contestataire, attaché à la terre et à l’histoire ukrainienne. À bien des égards, Les Chevaux de feu constitue une oeuvre politique. Les instances qui souhaitent voir le cinéaste revenir vers le réalisme socialiste qualifient le film « d’expression du nationalisme ukrainien ». Réalisé sur la base de documents témoignant des événements de Tchernobyl en avril 1986, La Désintégration de Mikhail Belikov est au-delà du genre catastrophe. Véritable brûlot politique sans complaisance, il montre de façon prémonitoire une société et un système prêts à s’effondrer.
L’ÉMERGENCE D’UNE NOUVELLE GÉNÉRATION
Depuis 1991, le cinéma ukrainien cherche sa voix. L’industrie connaît une période sombre, marquée par l’effondrement de sa production et de la fréquentation. Les années 2000 voient cependant l’arrivée de réalisateurs alternatifs, prêts à démontrer que le cinéma ukrainien existe par lui-même et constitue un précieux outil pour la reconstruction de l’identité nationale. À l’instar du remarqué The Tribe ou de Maïdan, présentés à Cannes cette année, les films ukrainiens occupent désormais une place à part au sein du cinéma international.
LES SÉANCES
> La Désintégration (Raspad) de Mikhail Belikov
samedi 8 nov. à 20h, présenté par Lubomir Hosejko
> Les Chevaux de feu (Tini Zabutykh Predkiv) de Serguei Paradjanov
dimanche 9 nov. à 17h30, présenté par Lubomir Hosejko
> La Terre outragée de Michale Boganim
dimanche 9 nov. à 19h30, en présence de la réalisatrice
> Maïdan de Sergei Loznitsa
lundi 10 nov. à 17h, présenté par Lubomir Hosejko
vendredi 14 nov. à 14h30
> The Green Jacket (Zelena Kofta) de Volodymyr Tykhyy
mardi 11 nov. à 15h, présenté par Julia Sinkevych et Denis Ivanov
jeudi 13 nov. à 14h30
> Table ronde "Ukraine : entre intégration et désintégration"
animée par Lubomir Hosejko avec Alexandra Goujon, Julia Sinkevych et Denis Ivanov
mardi 11 nov. à 18h (entrée libre)
> The Tribe (Plemya) de Myroslav Slaboshpytskyy
mardi 11 nov. à 20h30, présenté par Julia Sinkevych
> Avant-première Le Scandale Paradjanov ou la vie tumultueuse d’un artiste soviétique de Serge Avédikian et Olena Fetisova, en présence du réalisateur
mercredi 12 nov. à 20h30
Conseiller à la programmation : Lubomir Hosejko
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