close
close
keyboard_arrow_left RETOUR

    Présentation du cycle "Bleu"

    « Bleu est devenu un mot magique, un mot qui séduit, qui apaise, qui fait rêver », écrit Michel Pastoureau*. « La musique du mot est douce, agréable, liquide ; son champ sémantique évoque le ciel, la mer, le repos, l’amour, le voyage, les vacances, l’infini. » Dans l’iconographie amoureuse, le bleu est définitivement du côté de l’amour, il est une couleur chaude, pour reprendre le titre de la bande dessinée de Julie Maroh qui a inspiré La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche. Les couleurs de la nature, de l’amour filial et des matins calmes sont présentes dans The Tree of Life de Terrence Malick comme dans Tout ce que le ciel permet de Douglas Sirk. Pour Krzysztof Kieślowski (Trois couleurs : Bleu) ou Mathieu Amalric (La Chambre bleue), cette couleur crée l’intimité ou, du moins son souvenir, tandis que Jane Campion joue sur les contrastes des bleus pour dépeindre les sentiments de ses personnages (Bright Star, La Leçon de piano).

    DÉSIR INDIGO
    À l’encontre du cliché qui attribue le rose aux filles et le bleu aux garçons, la sensualité de l’amour féminin (filmée par des hommes !) s’accommode volontiers du bleu. Robe veloutée d’Isabella Rossellini (Blue Velvet), cheveux colorés d’Emma (La Vie d’Adèle), univers bleu de la chanteuse japonaise Mima (Perfect Blue), beauté bleutée d’Angelique et de Jill respectivement chez Tim Burton (Dark Shadows) et Enki Bilal (Immortel), le désir des femmes fatales se décline avec des « mots bleus, des mots qu’on dit avec les yeux », nous chanterait Christophe. Des mots pas toujours innocents…

    INQUIÉTANTE ÉTRANGETÉ
    Comme les deux faces d’une même pièce, la douceur du bleu peut muer en lueur inquiète. Car la couleur du ciel comprend aussi celle des créatures qui en émanent, qu’elles soient divines, sacrées ou extra-terrestres. S’il a pu se définir comme une couleur chaude, le bleu est lié à l’imaginaire froid de l’au-delà. Écrans de télévision (Twin Peaks), créatures numériques (A.I. Intelligence artificielle), fantômes (Dark Shadows), brumes et brouillards (Fog). Du moelleux des nuages à l’éclair tranchant d’une lame, la couleur est  sensorielle. Avoir une peur bleue n’est pas une vaine expression !

    * « Bleu, Histoire d’une couleur », Éditions du Seuil, 2000, p. 158

    La programmation du cycle "Bleu" a été élaborée par Marianne Bonicel et Laurence Briot, programmatrices au Forum des images.

     

    EN PARTENARIAT AVEC : A NOUS PARIS / BANDE À PART / TCM CINÉMA / RADIO NOVA