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    "Les Secrets" de Raja Amari
    "Les Secrets" de Raja Amari © Collection Christophel

    La Tunisie au féminin

    Honneur aux réalisatrices tunisiennes ! Du premier long métrage réalisé par une femme (Fatma 75 de Selma Baccar) au dernier film primé à Venise cette année (À peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid), le cinéma tunisien capte la modernité d’un pays qui regarde des deux côtés de la Méditerranée.

    Aïcha (Les Secrets) veut s’échapper de la folie familiale, Fatma (Fatma) souhaite s’émanciper du carcan traditionnel. « Mais aujourd’hui qu’on prenne le temps de vivre », chante Alia dans Les Silences du palais, interprétant une chanson d’Oum Kalthoum. 20 ans plus tard, c’est la jeune Farah (À peine j’ouvre les yeux) qui scande des textes décapants sur l’état de son pays. Un vent de liberté souffle sur les femmes du cinéma tunisien, qu’elles soient mises en scène par un homme ou une femme !

    L’EXCEPTION TUNISIENNE
    Cette vision d’une femme libre et moderne n’est pas nouvelle en Tunisie. En effet, depuis le fameux Code du statut personnel instaurant une série de lois progressistes en faveur des femmes sous Habib Bourguiba en 1956 – et dont l’histoire est relatée dans Fatma 75 – les droits de la femme tunisienne ont bénéficié d’une législation lui donnant une place particulière dans la société tunisienne, et dans le monde arabe en général. Confortée encore par la nouvelle constitution de janvier 2014, cette politique incontestablement féministe reste confrontée aux mentalités conservatrices d’une partie de la société tunisienne, influencée ces dernières années par la montée de l’islamisme politique.

    LE CORPS ET LA PAROLE DES FEMMES
    Le cinéma tunisien se fait l’écho de ces courants contraires. Éprises de liberté, les héroïnes du grand écran sont aussi entravées. Ce qui est lié au corps de la femme, le chant, la tenue vestimentaire, la virginité avant le mariage, toutes ces questions restent au coeur des portraits de femmes. Par leurs oeuvres, Moufida Tlatli, plus récemment Kaouther Ben Hania et Nadia El Fani, expriment leur vision d’une société porteuse de grands espoirs d’évolution, qui ont éclaté au grand jour pendant la Révolution du jasmin en 2011, et ont donné lieu à des espaces de débats politiques inédits. Une société qui ne peut renier ses influences occidentales et orientales et qui vit aujourd’hui l’exercice difficile de la démocratie.


    LES SÉANCES

    > Fatma, de Khaled Ghorbal, samedi 14 nov. à 17h30, en présence du réalisateur. Film rerpogrammé le mercredi 18 nov. à 14h30

    > Le Challat de Tunis de Kaouther Ben Hania, dimanche 15 nov. à 14h30, en présence de la réalisatrice

    > À peine j'ouvre les yeux de Leyla Bouzid, dimanche 15 nov. à 20h, en présence de la réalisatrice

    > Fatma 75 de Selma Baccar, précédé de Laisse-moi finir de Doria Achour, mardi 17 nov. à 16h. Film reprogrammé le vendredi 20 nov. à 17h en présence de Doria Achour

    > Les Silences du palais de Moufida Tlatli, mercredi 18 nov. 17h

    > Laïcité inch'Allah ! de Nadia El Fani suivi de Même pas mal samedi 21 nov. à 20h30 en présence de la réalisatrice

    > Les Secrets de Raja Amari, dimanche 22 nov. à 17h

    > Table ronde / Les droits des femmes et la nouvelle constitution tunisienne, animée par Daniel Cohn-Bendit dimanche 15 nov. à 17h30
     

    ET AUSSI 

    > Exposition Willis from Tunis : Révolution et (dés)illusions du samedi 14 au dimanche 22 nov. vernissage le 14 nov. à 18h30