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    Kilomètre zéro
    Kilomètre zéro © Cinemotion

    Moscou, Saint-Pétersbourg

    Du 14 septembre au 24 octobre 2010

    Le Forum des images vous propose un voyage cinématographique dans Moscou et Saint-Pétersbourg, d’hier et d’aujourd’hui, en 60 films, alternant classiques avec raretés et inédits, les Moscovites se mêlant aux Pétersbourgeois pour raconter deux visages de la Russie…

    Moscou la Rouge et Saint-Pétersbourg l’impériale sont à l’honneur. Avec, au travers du cinéma, les particularités et évolutions architecturales de chacune des villes. Une programmation qui offre aussi une occasion exceptionnelle de (re)découvrir le cinéma russe, toutes périodes confondues, des réalisateurs les plus célèbres à ceux encore méconnus.  

     

    Moscou au fil du temps

    Une ville immense et concentrique, piquée de coupoles d’églises et de tours de palais : Moscou. La capitale de la Russie affiche un patrimoine culturel époustouflant : le fabuleux Kremlin et ses trésors de l’Empire et de l’Église orthodoxe, les cathédrales aux sublimes icônes, les richissimes musées et galeries. Ces dix dernières années de réformes l’ont entièrement transformée : auparavant ville de béton stalinienne, elle est aujourd’hui une métropole colorée et dynamique. Et sans conteste la ville russe qui explose. Tout mène à Moscou. Les expérimentations de ses urbanistes ont été pour la plupart contemporaines du cinéma - voir le Moscou de la NEP (nouvelle politique économique) filmé par Boris Barnet (La Jeune Fille au carton à chapeau). Ainsi, dans les années 30, où l’on entreprend de dynamiter systématiquement les églises, à commencer par la cathédrale du Christ-Sauveur, Alexandre Medvedkine la fait renaître de ses ruines, dans La Nouvelle Moscou, ce qui lui vaut les foudres de la censure. Staline fête le millénaire de Moscou en édifiant sept fameux gratte-ciel dont la construction se poursuit jusqu’en 1957 (La Maison haute de Pavel Lounguine) et qu’on aperçoit dans nombre de films. Après sa mort en 1953, la ville s’étend vers sa périphérie. C’est là que fleurissent les grands ensembles si typiques de l’époque khrouchtchévienne (Et si c’était l’amour ? de Youli Raizman, L’Ironie du sort d’Eldar Rianazov). La génération du dégel investit les rues de Moscou, filmant une jeunesse qui s’interroge sur ses valeurs et son avenir : J'me balade dans Moscou de Georgui Danelia, Trois jours dans la vie de Viktor Tchernychev de Mark Ossepian, mais surtout La Porte d’Ilitch de Marlen Khoutsiev, avec ses trois amis habitant le même immeuble depuis l’enfance. Les films tournés dans le Moscou d’aujourd’hui le sont en général dans des décors qui font rêver les Moscovites : de superbes appartements refaits à neuf donnants sur le Kremlin ou la Moskova, l’intérieur de la forteresse imprenable, alias le Diaghilev, et les nouvelles datchas façon palais néo-gothique. Mais les jeunes provinciaux prêts à tout pour réussir peuvent finir sur le trottoir, comme dans Le Coin des filles de Youri Moroz.  

     

    Saint-Pétersbourg, une ville-rêve

    Avec ses canaux, ses palais somptueux et son musée de L’Ermitage, qui abrite une des plus riches collections d’art d’Europe occidentale (L’Arche russe d’Alexandre Sokourov), Saint-Pétersbourg est incontestablement la ville la plus européenne de Russie. Construite par Pierre le Grand sur le modèle d’Amsterdam et de Versailles, elle défie tous les schémas de l’histoire urbaine : capitale d’apparat envahie par une métropole industrielle, centre cosmopolite et urbain dans une Russie rurale et populiste. Pétersbourg est une ville-mythe, une ville-mirage, une ville-rêve. Chacun de ses recoins, chacune de ses ruelles éveillent dans la mémoire les réminiscences littéraires. Le cinéma a évidemment exploré le Pétersbourg-Petrograd-Leningrad du XXe siècle, de la capitale impériale, “berceau de la révolution”, au Saint-Pétersbourg d’aujourd’hui. Si elle apparaît un peu moins au cinéma que Moscou, son image est très différente. Ses Nuits blanches et les bords de la Néva en font la ville romantique par excellence (Au-dessus de l’eau sombre de Dimitri Meskhiev). Vivre dans cette ville est en quelque sorte une garantie de garder son intégrité personnelle (Marathon d’automne de Gueorgui Danelïa) et, au coeur de ces magnifiques canaux et immeubles historiques, de rencontrer l’amour de sa vie (Piter FM d’Oksana Bytchkova, La Promenade d’Alexeï Outchitel). Certains films s’imprègnent de son esprit sombre et froid (Le Frère d’Alexeï Balabanov), alors que d’autres soulignent son côté noble (La Fin de Saint-Pétersbourg de Vsevolod Poudovkine, Blockade de Sergueï Loznitsa), à l’inverse d’une Moscou populaire et chaotique. 

     

    La part belle aux découvertes

    Le cinéma russe et soviétique fut pendant longtemps d’une richesse exceptionnelle. La phrase de Lénine, “le cinéma est pour nous, de tous les arts, le plus important”, a fait le tour du monde. Octobre d’Eisenstein et La fin de Saint-Pétersbourg de Poudovkine témoignent de la célébrité mondiale du cinéma muet soviétique révolutionnaire. Mais ce cycle fait surtout la part belle aux découvertes : La Vie privée de Piotr Vinogradov d’Alexandre Matcheret (1934), comédie sur les loisirs à Moscou d’un groupe de jeunes provinciaux ; L’Enfant trouvé de Tatiana Loukachevitch (1939), sorte de 400 Coups sur l’escapade d’une petite fille dans les rues de Moscou ou encore Le Ciel de Moscou de Youli Raizman (1944), dans lequel la capitale apparaît bardée de sa défense aérienne en 1941-42.  

     

    En septembre
    Mosfilm (grand village cinématographique situé à Moscou), Lenfilm (studios de Saint-Pétersbourg) et le Gosfilmofond (Archives nationales russes du film, situé à soixante kilomètres de Moscou), sont à l’honneur. Ils ont ouvert leurs collections au Forum des images et permis de programmer quelques trésors. 

     

    En octobre
    L'accent est mis sur les rencontres avec des réalisateurs, déjà reconnus ou encore inconnus, qui viennent présenter leurs films, et sur de nombreux films inédits, malgré, parfois, leur succès en Russie. 

     

    Bibliographie

    Webographie

    filmographie complète